Evidemment on est toujours plus dur avec ceux qu'on aime aussi a l 'image des réalisations de Woody Allen , Scorsese , Almodovar ou encore Tim Burton cette regle critique s'applique au cinéma des freres Coen .
Absents des écrans depuis le formidable 'Inside Llewyn Davis" en 2013 les frangins Coen figures de proue incontournables du cinéma contemporain ont déjà a travers d'une filmographie diverses enchantés les cinéphiles du monde entier.
Leur vision cinématographique décalée et corrosive s'appliquant depuis des décennies a détourner les genres abordés ( le film noir, la comédie, le road-movie ) ont fait d'eux une référence absolue en terme de scénarisation et de mise en scène
De plus ils auront réussis l'impossible exploit de rester a la frontière du cinéma hollywoodien tout en conservant un pied ( un gros pied) dans le cinéma indépendant
Toutes ces louanges mérités (il suffit de (re)voir 'the big lebowski ' 'Fargo' 'Barton Fink '' " no country for old men ' pour s'en persuader) renforcent l 'exigence du spectateur face a un nouveau film des Coen
Avé César présenté en ouverture du festival de Cannes 2016 s'annonçait flamboyant et croustillant la vision du cinéma de l'âge d'or des studios d'Hollywood vu a travers la lorgnette acide et ironique des deux frères on avait évidemment hâte de découvrir ca.
mais Avé César ne comble pas cette attente , malgré un casting formidable (comme toujours chez les Coen) force est d'avouer une grande deception
la faute sans doute a un manque de cohésion et une absence évidente de rythme dans l'histoire qui n 'est en réalité qu'une succession de "saynètes" mises bout a bout avec un fil rouge conducteur (le kidnapping de Clooney)
Les thèmes abordés (la propagande et les peurs du bloc communiste , les mécanismes complexes et politiques de l'industrie cinématographique dressent une galerie de personnages caustiques et souvent drôles (Tilda Swinton hilarante commère hollywoodienne Josh Brolin excellent lui aussi , Alden Ehrenreich irrésistible en cow-boy recyclé séducteur et incapable de dire une phrase devant la caméra) mais tout cela ne suffit pas a faire de 'Avé César " un bon film
Personnage hors sujets (Scarlett Johannson) ou mal exploité (Clooney), bavardage inhabituel chez les Coen (pourtant des dialoguistes hors pair) le film se dilue , se fragmente peu a peu dans une succession de scènes mises bout a bout qui finissent par lasser et provoquer un inévitable ennui
Quelques scènes visuellement superbes viennent par moments rappeler le savoir faire des réalisateurs (un ballet aquatique magnifiquement filmé , une scène de comédie musicale dans un bar) mais l'ensemble reste faible et d'un niveau moyen.