A la Marvel, on a pas d'idées mais on a un Hulk !
La voila donc la fameuse partouze super-héroïque fantasmée par les geeks du monde entier et annoncée depuis quatre ans par une série de scènes post-génériques foireuses.
Au vu de la qualité des récentes adaptations Marvel, on était en droit de craindre le pire et l'intronisation du téléaste Joss Whedon au poste de réalisateur n'a rien changé à ce sentiment.
A l'arrivée, Avengers est loin d'être une catastrophe même si il respecte scrupuleusement certains codes du blockbuster mongoloïde made in Hollywood...
En effet, l'écriture des personnages est caractérisée par un traitement infantilisant qui réduit la caractérisation de ces derniers au minimum, les transformant en superbes pantins a l'image de Tony Stark dont la personnalité se résume toujours à son bagout et à son arrogance (ou est passé son alcoolisme ?). Même Captain America perd le brin de sensibilité qui le rendait attachant et que dire de Hawkeye et de la Veuve Noire qui ne sont là que pour se bastonner, ce qu'ils font fort bien au demeurant..... Seul le Bruce Banner interprété par l'excellent Mark Ruffalo (qui fait aisément oublier ses prédécesseurs) semble posséder un tant soit peu de substance.
Le script fait preuve d'une certaine efficacité lorsqu'il s'agit de faire le lien entre les différentes franchises mais manque parfois de souffle épique, la faute à de trop nombreuses scènes de dialogue reposant systématiquement sur les mêmes mécanismes, à savoir des blagues et des joutes verbales entre les différents personnages.
L'ensemble fonctionne plutôt bien par moment notamment grâce à quelques punchlines bien senties mais passée la énième vanne de Tony Stark l'ennui finit par pointer le bout de son nez et le film connaît un gros passage à vide, guère aidé par le fait qu'une bonne partie des scènes se déroulent en intérieur (un comble !).
On notera également le manque d'enjeu émotionnel, le sort funeste d'un des personnages les plus sympathiques du métrage constituant le seul vrai ressort dramatique.
Avengers déçoit donc par son scénario purement fonctionnel et sans la moindre profondeur d'autant que les morceaux de bravoure y sont peu nombreux...ce qui fort heureusement n'empêche pas Whedon de nous en mettre plein la vue !
Dotée d'un budget colossal de 220 millions de dollars, la production a au moins le mérite de proposer des scènes d'action VRAIMENT impressionnantes ce qui n'est pas si courant par les temps qui courent...
On retiendra surtout un final dantesque, iconique en diable et ultra-bourrin (merci Hulk !) qui s'impose comme un modèle d'utilisation des effets spéciaux. Alors qu'il ne s'était pas trop foulé niveau mise en scène jusque là, Whedon se transcende pour nous offrir quelques superbes plans séquences qui viennent illustrer des bastons homériques dont la lisibilité fait du bien à l'heure du surdécoupage intempestif...
Au final Avengers est à double tranchant : fun et franchement spectaculaire, le film est desservi par un script qui vaut à peine mieux que celui d'un Transformers ou d'un GI Joe.
The Avengers n'est pas un mauvais film et certainement pas la pire des adaptations Marvel mais il reste quand même a des années lumières du titre convoité de meilleure adaptation de comics de tous les temps.
Les Vengeurs méritent quand même mieux qu'un bon pop-corn movie et on espère que Whedon (où un autre) saura élever le niveau pour la suite car vu le potentiel phénoménal du matériau de base, il y a vraiment moyen de faire quelque chose de grand !