Le (re)plein de super

La voici, la voilà : la suite que toute le monde (ou presque) attendait. Force est de reconnaître que, malgré les quelques réserves émises lors de la sortie du premier Avengers il y a 3 ans, l'attente se faisait longue.

Alors, quid ? Mieux (réponse 1), pas mieux (réponse 2) ? La réponse est ... Mieux, je dirai même plus encore mieux.
La réussite de cette suite provient essentiellement du fait que le réalisateur Joss Whedon, à nouveau aux commandes, a réussi l'exploit délicat de ne pas (trop) se répéter pour justement mieux se renouveler. En effet, tout les défauts du 1er opus (introduction un peu trop lente des vengeurs, nombrilisme exacerbé de Tony Stark-Iron man, méchant presque risible, effets visuels un peu kitsch) passent inaperçus dans la mesure où Whedon, débarrassé de l'aspect introductif, entre directement dans le vif de son sujet et ce, dès les premières minutes où nous sommes, il faut bien le dire, happé de plein fouet dans un cortège ébouriffant et visuellement impressionnant de combats et d'effets visuels.

Après ce premier quart d'heure dantesque en matière de grand spectacle, le récit se permet de s'assombrir un minimum (on est chez Marvel, pas chez DC) en joignant de façon très habile les doutes et les peurs les plus profondes de nos chers Avengers à la menace destructrice et sauvage représenté par le maléfique Ultron (très bien interprété par l'excellent James Spader). En optant pour ce type de procédé, Whedon parvient à rendre son film touchant et émouvant; ce qui n'était pas tout à fait le cas du 1er opus, qui assumait complètement son statut de pur "pop-corn movie".

Alors certes, il y a beaucoup de grosses explosions, beaucoup de longues bagarres et d'effets spéciaux mais après tout... N'est-ce pas aussi le principe d'un film de super-héros ? En mettre plein la vue visuellement et faire passer un très bon moment, loin d'une actualité bien sombre ? Vous me direz, à juste titre, il faut en plus un scénario intéressant, voir même surprenant. Sur ce point-là, "Avengers 2" n'innove pas, loin de là : scénario archi-classique, prétexte à sauver le monde. Mais comme je l'ai dit, les héros, dans ce film-ci, ne sont plus réduits à de simples sauveurs badass naïfs. Certes, ils font leur boulot, mais en mode mélancolique, désabusé face à un monde lui-même en perte de vitesse (les scènes de destruction de villes entières sont d'ailleurs très impressionnantes et étonnantes de tristesse, chose rare chez Marvel).

Maintenant voilà, il ne faut pas s'attendre à du grand cinéma d'auteur. "Avengers-L'ère d'Ultron" est un pur divertissement, conçu pour plaire au plus grand nombre mais qui a le mérite, de par l'ambition de son réalisateur (ayant visiblement disposé d'une plus grande liberté pour cette suite) de tenter quelques partis pris osés et parfois maladroitement exploités (atmosphère plus sombre, personnages nettement plus développés) pour justement mieux se renouveler.

Quant à savoir s'il battra le record historique de 10.son prédécesseur au box-office mondial, les paris sont ouverts... et peuvent être très positifs.