Après l’immonde premier opus qui se résumait à un empilement de gags bas de plafonds sans consistances ni tempo comique, on craignait de voir ce deuxième film arpenter le même chemin que son prédécesseur.
Et fort heureusement on a mal jugé ce second film qui partait pourtant très mal, dans la terrifiante continuité du premier avec des gags over the top qui n’amuserait de par sa débilité et son absurde grandiloquence que les enfants en bas âge. On a la même recette foireuse qui enchaîne échecs après échecs les pales tentatives de faire sourire le plus petit spectateur. Pour autant c’est toujours porté par une animation aux textures très détaillées et au chara design bien que peut-être trop caricatural et cartoonesque, très réussi. Porté par des décors sympathiques (l’école) et une animation qui se donne à chaque plan. Ça a vraiment de la ressource et les émotions transparaissent ainsi dans quelques rares moments salvateurs comme la séquence de rêverie cauchemardesques et cette scène du dîner.
Et c’est là qu’on voit le potentiel gâché de ce Boss Baby : Family Business. Trop occupé à faire des blagues, la vraie richesse du film se cache dans son propos qui même si il y bat avec de très lourds sabots permet de laisser la drôlerie et la rigolade de côté pour s’attaquer sincèrement à de réelles problématiques familiales. Ça te parle de réussite, ça évoque le fait de grandir parfois trop vite, ça traite d’une certaine transition qui bouleverse le rythme du quotidien, ça pose des questions sur le fait d’être parent, de réussir ou non, ça parle de la solitude, de créativité. Ce deuxième film parle de beaucoup de choses très pertinentes et arrive brillamment à traiter son sujet et ce malgré la balourdise exubérante de l’exécution. À tel point qu’au début on hésite à décrocher devant ces situations too much qui sont là juste pour faire mal, pour enfoncer le clou avant d’aller exposer son point de vue. Un peu dommage qu’un peu plus de subtilité et de sobriété soit ici aux abonnés absents mais bon pas grave, quelque part ça rend le traitement du sujet plus percutant mais aussi tristement attendu et prévisible, après on pourrait être tenté de se dire que c’est normal puisque c’est un film pour gosses.
Baby Boss gagne à être doux, devient facilement attachant voire touchant dans bien des aspects. Il est d’autant plus dommage qu’il se coltine encore le lourd bagage entêtant hérité du premier film où le moindre gag nous donnait envie de nous tirer une balle. Malheureusement, ce deuxième film est fait de l’un et de l’autre, le résultat est certes homogène mais l’intérêt lui se retrouve divisé. Dommage donc que ce Baby Boss 2 n’est pas autant affirmé et appuyé son propos au détour de situations plus calmes et posées qui aurait vraiment pu flirter là où les Pixar excellent mais s’est parasité pendant de pénibles et fatigantes, hyperactives, énervées et énervantes scènes de gags pour bébés toutes plus faciles et attendues les unes que les autres.
On retiendra aussi et surtout myriades de références venant même jusqu’à inspirer le scénario dans sa structure en plus de quelques jolis clins d’œils qui pour le coup apportent les gags les plus aimables du film.