Baby Driver est une petite bombe véloce, furieusement pop et funk.
Edgar Wright fait exploser sur l’écran un concentré de cool, de crissement de pneus, de tôle froissée et de riff de musique. Surtout de musique. C’est l’élément central de Baby Driver, autour duquel tout tourne et tout s’agence. Le réalisateur se mue en chef d’orchestre pour diriger une chorégraphie insensée de près de deux heures, où l’action est dictée par une bande son démente dont chaque note cadence la mise en scène. Le spectateur est directement mis dans le bain, le film s’ouvrant sur une scène de braquage suivi d’un course poursuite qui laisse littéralement sur les fesses. L’énergie, le ton, la folie, le rythme général se maintiennent ensuite à un très haut niveau, offrant des passages électrisants comme une fusillade sur les mesures de Tequila (immédiatement culte), et un final échevelé et dantesque avec pour point d’orgue un passage dingo sur Brighton Rock de Queen.
Film concept tenu de bout en bout, Baby Driver épate par sa maîtrise formelle, sa virtuosité et son extravagance, un peu moins par son histoire. Mais on pardonne aisément une légère tendance à la mièvrerie, tant on prend un pied formidable le reste du temps. Vrombissant !