Longtemps, Edgar Wright est resté dans l'ombre du duo d'acteurs Simon Pegg/Nick Frost, duo qu'il a placé sur le devant de la scène avec ses british comédies devenues cultes. Mais on le sentait, Wright possédait du talent, beaucoup de talent à voir les séquences drôlissimes de "Shaun of the Dead" ou la gun fight 100% burnée à la fin de "Hot Fuzz". Après avoir réalisé un "Scott Pilgrim" un peu trop coloré et avoir été recalé de "Ant-Man" suite à des divergences d'idées avec la maison mère Marvel, Edgar Wright réussi son passage outre-Atlantique avec brio grâce à ce "Baby Driver", petite bombe pop où un jeune gars pro du volant escorte des braqueurs de banque au son rock-funk de ses playlists omniprésentes. La séquence d'intro donne le ton et prouve que le cinéaste britannique a du talent à revendre en termes de scènes d'action. La suite du film n'est pas en reste, mêlant amour naissant, braquages survoltés et répliques piquantes. Ce qui saute aux yeux, c'est surtout cette folle vitalité qu'apporte Wright à ses films. On sent le plaisir que prend le réalisateur rien qu'à contempler ces péloches cumulant les idées fun, autant d'un point de vue visuelle que scénaristique. Ici, le bad-guy n'est pas celui que l'on croit ou le hasard nous emporte dans une scène de tension ultra-classe où tout est prêt à s'effondrer. Pas une once d'ennui dans ce film qui pousse le plaisir aussi loin qu'un dragster lancé à pleine vitesse. La BO, élément central du film, fusionnel même avec le personnage principal, cumule les tubes et les trouvailles. Wright prend d'ailleurs un malin plaisir à marier de manière totalement jouissive les mouvements à l'écran et les notes de musique les accompagnant pour donner un rythme complètement fou du début à la fin. La version US d'Edgar Wright promet de beaux jours pour le divertissement total.