C'est parfois bien utile de mourir, cela vous donne une seconde chance

Une fois de plus un héros bourru, qui traîne son amertume en faisant profil bas dans la marge de la société, se voit confier une mission d'apparence banale mais dont en réalité pourrait bien dépendre le sort du monde. Une fois de plus, l'espoir de l'humanité repose en la personne d'une jeune pucelle angélique et préservée du monde, donc innocente, mais pas dupe pour autant. Et une fois de plus tout cela se terminera en demi-teinte jusqu'au prochain film du même genre.

Malgré des décors très gris, faits de béton et de métal, Kassovitz a su imposer dès le départ une ambiance absolument prenante. Sur un générique opposant une grosse musique de hip-hop américain à des images au ralenti d'un pays de l'est au futur chaotique, le ton est donné. On reconnaît tout de suite la patte du réalisateur qui propose quelque chose d'unique et de léché. Le film est ponctué de ces moments réussis, comme la découverte d'un New York similaire à celui d'aujourd'hui mais encore plus bouffé par les pubs, de milliers de réfugiés cherchant à survivre ou embarquer dans un sous-marin, ou encore la prestation de Mélanie Thierry. Même les plus grosses excentricités sont maîtrisées, notamment en ce qui concerne les personnages secondaires de Gérard Depardieu, Charlotte Rampling et Lambert Wilson.

Néanmoins le résultat n'est pas parfait et en contraste de ces réussites indéniables, beaucoup de scènes sont expédiées trop rapidement: les combats, soudainement très découpés et filmés de très près et donc illisibles, beaucoup de passages scénaristiques dont une fin arrivant trop brutalement. Le discours est intéressant avec une destruction de la religion pleine de promesses, la dramaturgie l'est aussi, mais on garde cette impression de mélange de scènes inspirées d'autres films.

Là où le bât blesse, c'est lorsque "Babylon A.D." tente maladroitement de révéler les enjeux réels de cette histoire qui peut-être aurait dû savoir rester simple. En quelques séquences d'explications, le mystère s'effondre et le film sombre dans les méandres de la banalité. C'était donc ça! Se désole-t-on face aux enjeux mystiques reliés au personnage de Mélanie Thierry et qui renouent avec une vieille tradition machiste dont on se serait bien passé.

C'est bien dommage.
Lorelei3
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le 23 oct. 2011

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Lorelei3

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Babylon A.D.
SPlissken
3

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Babylon A.D.
takeshi29
1

Kassovitz dans les abysses

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