Les trois font le trio : Dardenne, Farhadi, Mungiu. Mêmes obsessions sociologiques, même goût du thriller ouaté qui ne dit pas son nom, même direction d’acteurs au couteau. Ces trois réalisateurs, après avoir reçu les ovations de la critique et du public il y a quelques années, subissent aujourd’hui de petites piques polies de la part de leurs anciens défenseurs. Il est amusant de constater que, des trois, c’est Mungiu qui s’en tire le mieux quand c’est précisément sa mécanique à lui qui semble (un tout petit peu) automatisée. Mais si jamais Mungiu n’atteint la puissance dramatique et l’acuité de regard de ses deux compères (Baccalauréat est d’ailleurs coproduit par les Dardenne), Baccalauréat reste touchant, haletant, et a ce simple mérite d’ouvrir une fenêtre sur une faille démocratique dont on parle peu au cinéma, la corruption.