Barberousse, c'est un peu le film des dernières fois pour Kurosawa.
Dernière collaboration avec Mifune, les deux s'étant brouillés sur le tournage du film (visiblement sur le traitement du personnage de Barberousse).
Dernier film en noir & blanc aussi pour le réalisateur qui passera le pas de la couleur avec Dodes'kaden, 5 ans plus tard.
19ème siècle, Noboru Yasumoto est un jeune élève en médecine arrogant ambitieux qui rêve de prendre la place de médecin du shogun, tenue par un proche parent. Mais il sera assigné au dispensaire tenu Kyojio Niide, surnommé Barberousse en raison de sa barbe... Rousse. Barberousse, malgré ses connections hauts placées, est un médecin très strict et borné qui n'hésite pas à franchir les lignes afin d'aider les plus démunis gratuitement. D'abord vexé et rebuté par la crase des patients et leur pauvreté, il va tout faire pour se faire renvoyé. Mais peu à peu il va découvrir le véritable fond de Barberousse et la réalité humaine derrière la patient et il va commencer à reconsidérer son éthique et sa vision du métier de médecin.
En prenant le dispensaire (mais pas que) comme lieu principal de son intrigue, Kurosawa nous offre presque un film à sketch où chaque patient est l'occasion de raconter un autre exemple de misère humaine, très présente à cette époque.
Ce qui donne par moments un côté très méthodique à la narration, où chaque patient agit presque comme un épisode d'une série. Mais c'est sans compter la sensibilité de Kurosawa qui en prenant son temps parvient à poser une ambiance magistrale, est certains plans, pourtant les discrets, s'avèrent merveilleux à regarder (je pense notamment au moment où Otoyo se réveille et son visage se place magnifiquement de façon à ce que juste son œil ressorte).
Kurosawa nous offre à nouveau une belle fresque humaine de plus de 3 heures, qui peut sembler par moment un peu trop moralisatrice et optimiste, mais parfaitement maitrisée.

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le 6 mai 2018

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