Une lecture intéressante du mythe du chevalier noir de la part de Burton pour qui la plus grande fascination est surtout portée sur le personnage du Joker. Mais là où certains y voient un défaut, j'y vois au contraire une qualité dans le sens où Batman est traité comme une légende, une créature mi homme mi animale dont on est pas sûrs qu'elle existe et paraît intouchable. Nous sommes habitués au Batman très humain et réaliste de Christopher Nolan dont les origines sont étudiées en profondeur mais cette façon de traiter le personnage est aussi très intéressante car, pour le coup, ce sont les origines du Joker qui sont explorées.
Le film flirte entre le fantastique et le réalisme mais arrive à trouver un bon équilibre, comme c'était le cas du comics. Néanmoins, j'ai eu du mal à être autant captivé que pour Batman Begins ou encore The Dark Knight et il est vrai que l'écriture est beaucoup moins fine et cohérente.
Cela dit, même si j'étais à la base réticent vis à vis de Michael Keaton en Bruce Wayne, je dois avouer qu'il se débrouille très bien et propose une version apaisée et cynique, assez loin du Bruce Wayne torturé de Christian Bale, mais cela rentre encore une fois dans la logique scénaristique du film. Enfin, Jack Nicholson propose un Joker fantasque et Burtonnien, à dix mille lieux de Heath Ledger, mais si tous les jokers se ressemblaient cela n'aurait plus aucun intérêt.
Un film à voir néanmoins qui marque la naissance cinématographique du Dark Knight tel qu'on le connaît aujourd'hui.