1989, Batman sort. De l'ombre, dans laquelle il se terrait, tout honteux d'avoir salopé la mémoire d'au moins deux générations avec une série télé plus déféquée que réellement écrite.
Avec lui, en chef d'orchestre, un Tim Burton alors en pleine ascension artistique, venu là non pas (on aurait pu le craindre) pour cachetonner comme un porc mais pour donner sa propre vision d'un univers riche et noir. Le film est plutôt réussi, le public adhère (l'incessant matraque marketing ne lui aura de toute façon laissé d'autre choix que venir voir de quoi il retournait), malgré des décors en carton pâte un peu miteux et un scénario tout juste acceptable. On en prend quand même plein la vue, ça bouge bien et les répliques, cinglantes, fusent de tous les côtés. Néanmoins, Michael Keaton en Batman n'impressionne guère quand Jack Nicholson cabotine - comme il l'a toujours fait - un peu trop dans son rôle de Joker à l'esprit malade. De son côté, Kim Bassinger, potiche de service, fait très bien la... potiche de service. On ne lui en demande pas plus.
Pas grandiose, ni pour l'époque, ni vingt ans plus tard, le Batman de Burton a gardé pour lui une ambiance qu'on ne retrouve que dans les productions du réalisateur. Avec Batman en cerise sur le gâteau.