Pour pouvoir apprécier ce film à sa juste valeur il faut définitivement oublier les deux premiers volets mis en image par Tim BURTON (le second excellent formellement mais à l'action ankylosée). A partir de là, on peut, sans honte, apprécier ce divertissement hystérique et très bariolé qu'est BATMAN FOREVER. Moi j'aime bien et tant pis si le côté gothique est passé à la trappe. On pense plutôt aux excès de la série des années 60 où la retenue n'a pas sa place : on a droit à un festival Jim Carrey (comme un poisson dans l'eau dans le registre "givré"), Tommy Lee Jones (est moins à l'aise car le cabotinage est plus évident, c'est le "joker" en mode mineur) . Val Kilmer/Batman se demande un peu ce qu'il fait là mais heureusement que les rares dialogues avec son valet sonnent assez justes. Batman Forever est une confiserie très sucrée - certains diront écœurante - mais pas déplaisante, j'assume complètement ce plaisir non coupable. L'opus suivant Batman et Robin est tellement à côté de la plaque (si mauvais qu'il en est drôle si vous n'oubliez pas quelques packs de bière pour accompagner le visionnage...) qu'il réhabilite ce Forever qui est loin d'être le ratage que l'on dit. On peut reprocher l'approche visuelle de Schumacher mais l'esprit Batman de la BD et de la série TV est là qu'on le veuille ou non. Après c'est une question de goût!