Prend ça dans ta face Marvel, Batman v Superman, Dawn of Justice est le coup de poing que Franck Miller foutait déjà aux fans de comics à l’époque. Sombre, sérieux, violent, gigantesque, ce film est la rencontre du délire démentiel qu’était Man of Steel et de l’histoire sombre et mythologique que dépeint Watchmen.
L’histoire est contenue dans le titre, mais pour étoffer, on va dire que l’histoire suit les évènements qui vont pousser Batman, justicier milliardaire depuis 20 ans, à débarasser la Terre de la menace que représente cet alien capable de la détruire selon son bon vouloir, à savoir Superman.
Le film s’est fait allumer, malgré son gigantesque score d’entrées (meilleur démarrage de tous les temps pour un film de super-héros). Trop sombre. Trop de dialogues. Trop violent. Pas assez drôle et divertissant. Un film qui divise les grands déçus et les fans qui crient au génie. Comme tous les films de Zack Snyder, au final.
On va commencer par lui ; Snyder et l’un de me réalisateurs préférés. Ses films sont basés sur une esthétique ultra-stylisée, où chaque plan est léché et millimétré, à la manière d’un comics, et des narrations non conventionnelles, à base de flash-back , d’ellipse, de mystères, et qui demandent au spectateur de plus s’investir que devant un divertissement classique style Tortues Ninja. Et si tu situes toujours pas, Snyder c’est L’armée des morts, 300, Watchmen, Sucker Punch , Ga-hoole et Man of Steel.
Et il donne à BvS une aura de grande fresque mythologique, avec des personnages qui font maintenant partie de la culture générale, des icônes de la pop-culture qui, contrairement aux Avengers, sont connues du grand public depuis bien plus longtemps. Le film dépeint une histoire trop grande, aux enjeux gigantesque, aux questions importantes, et aux personnages colossaux. Et c’est là qu’il se perd principalement. Le film a beau durer 2h30, il a été amputé de 30 minutes, à la manière de Watchmen, qui servent à étoffer l’histoire qui peut sembler confuse. Un enchainement de tableaux où les personnages parlent parfois par métaphore comme s’ils étaient dans un grand récit grec.
Autres éléments qui trahissent ce grandiose : les incohérences, pas autant dans le scénario que dans les situations. Genre, au début, on revit la fin de Man of Steel du point de vue des gens, et il leur faut un coup de fil pour leur dire de dégager avant qu’ils ne captent que toute la ville se fait péter, alors qu’ils sont au 637ème étage et que les vitres leur donne un point de vue très coquet sur la scène. Mais on laisse passer, parce que visuellement ça pète.
Et visuellement, ce filme envoie. Déjà Snyder a un talent fou pour raconter avec les images (en témoigne le générique qui retrace la vie de Batman, 6 minutes pour une origine story alors que pour Marvel il faut ressortir un film Spiderman exprès), et sans dire un mot. Et aussi, les superhéros, ainsi que Lois Lane et Lex Luthor, ressortent du cadre, toujours dans des poses et des situations qui les magnifient.
Niveau casting, on a Henry Cavill qui reprend le rôle de Superman qui lui va si bien, le jeune cryptonien qui ne sait pas vraiment quelle est sa place tout en essayant de la trouver. Amy Adams en Lois Lane qui, comme dans Man of Steel, semble avoir des pouvoirs de téléportation, et qui garde cette innocence ultime propre au personnage de femme forte, seule chose à laquelle tient Superman (avec sa mère). Jesse Eisenberg en Lex Luthor un peu Jokerien, convainquant malgré un léger surjeu. Gal Gadot en Wonder Woman mystérieuse et attirante, et accessoirement giga-badass. Et Ben Affleck, qui fait oublier le Batman de Nolan dès qu’il apparait, et qui le fait passer pour une tantouze. C’est la Batman de Miller, le vieux chevalier noir qui perd la foi, ultra-violent, marquant au fer rouge ses ennemis, massif, sombre, pilotant une Batmobile des plus énormes. Et qui tue !
Parce que voilà, Batman tue. Et Superman tue. Et ce film fait entrer les superhéros dans une ère mature et sombre, psychologique et…Milleresque, oui je cite souvent Franck Miller, mais son influence ici est indéniable, témoignent les multitudes d’écrans qui racontent l’histoire.
Là où les Avengers ont créé un univers tout gentil et manichéen, coloré et tout public, la Justice League à venir n’est pas à mettre entre toutes les mains. Batman v Superman n’est pas qu’un divertissement de grande qualité, il plonge ses personnages dans un univers que l’on accepte, un univers aussi immense qu’eux.
Bien sûr le film est parfois bancal, il doit introduire Batman, Wonder Woman, Lex Luthor, l’univers de DC, et une histoire, ainsi que des scènes de baston, dont je n’a pas parlé mais qui sont bien évidemment aussi grandioses et incroyables que l’on peut les espérer.
Voilà. Allez voir Batman v Superman avec ça en tête. C’est pas un bon moment débile à passer (y’a 2 blagues dedans). C’est quelque chose de très premier degré, qui ne prend pas des superhéros pour les mettre dans notre univers, mais qui prend notre univers pour l’adapter à la grandeur des superhéros.

AlexandreGibier_Verr
7

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le 11 avr. 2016

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Kelemvor
4

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