Si je suis extrêmement bon public avec les films de superhéros, on peut pas dire que je sois non plus le plus grand fan de l'univers DC Comics. Pourtant les premiers longs métrages sur Clark Kent avec le regretté Christopher Reeves en collant ont bercé ma jeunesse, repris ensuite dans cet effroyable Smallville puis le retour du slip rouge raté, et enfin ce surprenant Man Of Steel, complètement à contre-courant. De l'autre coté du ring, même combat ou presque, un premier Burton indétrônable de casting et de qualités cinématographiques, suivi de 3 sketchs, et de 3 "Bale / Nolan" pas si dégueux. Il est donc de bonne guerre de donner sa chance à ce nouvel effort, particulièrement curieux de voir Ben Affleck dans le rôle de la chauve-souris.


Et dès les premières secondes, le ton est donné : cette suite directe de Man Of Steel sera sombre, très sombre. Et réussi. Le Batman de Ben Affleck est un chef d'oeuvre, accablé de cauchemars, œuvrant dans une Gotham mise à mal par le combat contre Zod, le héros masqué est certainement un des plus somptueux de toute l'histoire de son adaptation au cinéma. Terminés kung-fu et gadgets à James Bond, c'est tatanes et batmobile, point. Seul passage un peu faible : Affleck en Rocky Balboa qui tape sur un pneu pour aller se friter le kryptonien. Dommage.
On retrouve donc un héros sombre et torturé, qui fait fasse à un demi-dieu extraterrestre tout aussi torturé, plus faible que jamais malgré sa toute-puissance, plus humain et plus marginal à la fois que jamais. Et entre les deux? Un croisement hasardeux entre Mark Zuckerberg, Kurt Cobain et un hamster russe se prenant pour le Joker. Ah non mais Lex Luthor en enfant battu savant milliardaire psychopathe, ca prend pas, désolé. Il est à l'image du reste du film d'ailleurs, bordélique. Y'a trop de choses, rien ne semble exploité comme il faut à 100%. Wonder Woman par exemple, donc les charmantes apparitions ne servent qu'à rappeler qu'il y aura une suite et même un spin-off sur la plantureuse amazone, mais c'est tout. Elle sort 5 phrases, détrousse Wayne, et contient Doomsday (le boss lvl 43 de la fin) le temps que le Man Of Steel vienne le finir. Pourquoi donc la faire apparaître autant, pour qu'elle serve aussi peu? Un peu comme Lex l'ado, on ne comprend pas vraiment ses motivations, en première lecture en tout cas.
Tout ca me fait un peu trop penser à Sucker Punch, un film somptueux pour geek averti avec tellement d'indices et de niveaux de lectures qu'il faut un mode d'emploi pour le comprendre, bref un peu l'inverse de ce que j'attends d'un film de superhéros. Genre le cameo sur Flash. T'es chiant Zack.
Et sinon donc, le combat entre Batman et Superman (voir l'affiche) : une bonne race des familles, finalement assez courte, et ouais mais hey, ya pas de méchants dans la bagarre là, pourquoi s'éterniser? Et on en arrive donc au passage si décrié : le revirement de mentalité de Batman. Trop rapide? Trop convenu? Snyder remet sur le tapis la mort de Martha Wayne dès les premières secondes du film, les cauchemars de Bruce sont omniprésents tout du long, alors que l'électrochoc "sauve ma maman martha, oh tavu no momon sapel parey", chais pas, moi ca m'a paru tout à fait à propos et largement assez amené.
Surtout que derrière, on part pour deux putains de scènes d'action (un vrai truc de film de superhéros, vous pouvez pas comprendre), Batman v les kidnappeurs, et là même Steven Seagal aurait chié dans ses pompes, et Superman v Doomsday, et c'est putain d'épique. Doomsday, en dehors de sa grosse tête de troll Jacksonien, il est badass as fuck, une des meilleures bastons jamais vue. Ca pète, ca crame, les FX sont somptueux, on en prend plein les mirettes.


Globalement, ca donne quoi alors? Un film un peu trop à la Snyder, trop d'indices, de cameos, trop complexe, mais visuellement époustouflant, avec un casting au top dans le sens où les principaux protagonistes sont extrêmement réussis, et à la fois médiocre avec des seconds rôles pas vraiment à la hauteur. Volonté de se démarquer de Marvel en proposant une franchise montée à l'envers? Les suites et spin-offs nous diront si c'est réussi. En tout cas, ce film ne laisse pas indifférent, et en soi, c'est déjà pas mal.
A revoir absolument. Rien que pour Batman.
Nanananananananabatmaaaaan...


EDIT : en seconde lecture et en version longue, il est encore mieux. Mais clairement parce que Batman. Voilà.

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le 12 avr. 2016

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Wolo Lo

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Que quelqu'un égorge David S. Goyer svp, pour le bien-être des futures adaptations DC Comics !

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