Hunger Games !!!

Je savais que Hunger Games était loin d'être une idée originale, mais je ne pensais pas quand même que c'était aussi pompé... Enfin bref, on n'est pas là pour parler de celui-ci... Bref, bref Battle Royale...

Partant d'une idée originale, que même les américains l'ont piquée sans vergogne, Battle Royale est un film qui parle autant de capitalisme où pour citer ce cher Jean de la Fontaine

La raison du plus fort est toujours la meilleure.

ou du moins parait l'être, mais aussi de fossé entre les générations. Et pour ce dernier sujet, on soulignera que le film ne tombe dans un manichéisme stupide, le personnage de professeur joué remarquablement par Takeshi Kitano n'étant pas juste dans le stéréotype du psychopathe qui passe son temps à s'astiquer en pensant à des ados s’entre-tuant en uniforme scolaire.

Le réalisateur Kinji Fukasaku mêle les tons, grotesque et sentimental. On aura des tonnes de grotesque, car à part Jean Lefebvre dans Le Magnifique je n'ai jamais vu des personnages qui mettaient autant de temps à claquer, après une cinquantaine de balles reçues et une bonne centaine de cabrioles plus tard, ou encore la séquence du personnage joué par Kitano et du portable. Cet aspect grotesque du film ne m'a pas dérangé du tout ; au contraire ça ajoute un aspect manga à l'ensemble et le rend plus intense et surprenant à regarder.

Là où je suis par contre mitigé, c'est au niveau des personnages. Je fais totalement exception du personnage de Kitano, évoqué précédemment, ainsi que que celui de la fille qui refuse le sac à dos mais qu'on aura pas vraiment le temps de connaître mais qui révèle dans son court moment une véritable noblesse d'âme (Sakura Ogawa après recherche sur Wikipédia !!!), et de celui de Mitsuko Sôma, personnage d'allure pleinement antipathique et d'une cruauté à toute épreuve mais qu'un flashback (le seul réussi du film !!!) parvient à creuser et à nous rendre émouvant. Mais autrement, pour le ton sentimental, et je suis loin de mettre de côté les deux protagonistes, totalement insipides, les autres personnages n'ont aucun intérêt, et les flashbacks sont tellement sentimentaux que ça tombe dans la niaiserie ; et ces derniers en plus de ne rien creuser psychologiquement, appuient en plus un peu plus sur le sadisme du spectateur qui devant autant de niaiserie n'éprouve pas de déplaisir à voir ce jeu de massacres entre tous ses personnages sans consistance et sans intérêt. Je doute que tout cela faisait partie des intentions du réalisateur.

Reste que l'ensemble, volontairement grotesque souvent, non dénué d'un fond, et en dépit de ses gros défauts, est prenant de bout en bout.