Film de SF, dans le genre anticipation, mâtiné d’action, de jeu video et de références multiples, on a un OVNI qui dans un premier temps dérange, puis fascine et finit par interroger.
Dans un Japon connaissant une grave crise avec ses ados, le gouvernement a créé le programme BATTLE ROYALE. Le but. Prendre une classe au hasard, les enfermer sur une île, et les faire s’entre-tuer. S’il n’y a qu’un sel survivant, il peut rentrer chez lui. S’il y en a plusieurs, ils perdent tous, et seront exécutés.
C’est simple. En apparence. Parce que cette expérience, va révéler les personnalités des ados. Ceux qui résistent le plus longtemps sont majoritairement ceux qui restent en société. Il y a bien sûr des exceptions.
On ne peut pas s’empêcher de penser à SA MAJESTÉ DES MOUCHES, où des enfants recréaient une société tribale où seuls survivaient les plus forts.
D’autres influences apparaissent tout au long du film : LES PROIES (de Don Siegel), VERTIGO (d’Hitchcock), HANA-BI (de Kitano, qui joue dans BATTLE ROYALE),METAL GEAR SOLID (le jeu vidéo), la télé-réalité.
On a ici une vision de la société plutôt pessimiste, laissant peu d’espoir quant à ce que sont les ados.
Mais ceci est la face visible de l’iceberg. Car le film parle aussi de la cellule familiale. Et le peu que l’on en voit ne fait pas envie. On a à faire à des familles au mieux éclatée, mais systématiquement dysfonctionnelles. On découvre la difficile relation entre le professeur tortionnaire (mais avec un côté clown le rendant résolument effrayant) joué par Kitano et sa fille, qui fait partie des élèves. Lorsqu’à la fin il finit par menacer les survivants, il le fait avec un pistolet à eau.
Un film qui mêle allégrement la tragédie, l’humour noir, la violence, le romantisme morbide, l’humanité, la saloperie crasse, l’action brute, la réflexion. Que demander de plus à un film ?