La planète "G", la planète de la médiocrité.

ATTENTION SPOILER !

L'adaptation du célèbre jeux de bataille navale qui a "touché" ma curiosité avec une bande annonce qui comme d'habitude montre toutes les scènes intéressantes, a "coulé" mon Plan Epargne Logement en me volant 7 euros et m'a "shippé" 2 heures de ma vie...

Nous sommes à Hawaï. Notre héros est un loser très intelligent qui gâche sa vie en ne faisant rien si ce n'est draguer des blondasses sans cervelles en leur offrant des burritos au poulet. Ça tombe bien, cette blonde-ci est la fille de l'amiral de la flotte américaine du Pacifique Liam Neeson qui, depuis que Qui-Gon Jinn est mort, ne fait plus que des rôles bidons. En plus de ça, son frérot est commandant dans cette fameuse Navy et décide de l'enrôler de force pour que son cadet prenne enfin sa vie en main. Voilà comment un type avec un casier judiciaire se retrouve Lieutenant de la marine grâce au pistonnage et à une bonne paire de ciseaux.

Commence alors les scènes inutiles pour combler un film qui doit durer un peu plus de 2 heures. La première étant un match de football où notre tête d'affiche (impossible de me souvenir de son prénom, seulement de son nom de famille Hopper) se prend pour Trézegoal... On nous présente les second rôles totalement nuisibles comme un blondinet qui fait des blagues sur les asiatiques et évidemment Rihanna. Oui, Rihanna ! Et c'est un point important. Elle n'a pas de rôle défini si ce n'est celui de la femme militaire américaine que l'on croise dans tous les blockbuster comme Michelle Rodriguez avant elle ou encore le sergent Vasquez dans Alien 2 pour ceux qui connaissent. Sauf que là, et bien Rihanna est elle-même. Au lieu d'attribuer un nom à son personnage, on aurait juste pu garder son nom, Rihanna. Son personnage, c'est Rihanna qui fait son service militaire dans la Navy... J'insiste sur Rihanna parce que c'est l'un des principaux arguments de vente de ce film, d'où l'abondance du nom "Rihanna". Vous l'aurait compris, elle a assez d'argent, pas besoin de venir nous polluer les salles de cinéma si c'est pour ne même pas faire semblant de jouer un rôle !
Il y a aussi le fil rouge du film qui est la demande en mariage au paternel de la donzelle écervelée. Pas si écervelée se dit-on d'ailleurs quand on apprend qu'elle est kinésithérapeute (si si) et qu'elle s'occupe des éclopés de la Navy. Simple pirouette pour montrer les valeureux soldats américains qui ont donné des morceaux de leur corps pour défendre la patrie... Bref, que des clichés usés jusqu'à l'os !

Mais les fameux E.T qu'on m'avait promis dans la bande annonce, ils sont où ? Et bien ils arrivent de la planète G (... LOL...) où les gentils scientifiques américains avaient envoyé un message radio du style "Coucou c'est nous !". Sauf que quand on voit la télécommunication en marche, ça ne ressemble pas vraiment à des ondes transportant un message de paix mais plutôt au laser de l'étoile noir. Forcément, si on leur a détruit leur planète par mégarde, faut pas s'étonner qu'ils débarquent pour nous dérouiller comme dans un épisode de "la guerre des voisins du cosmos".
Bref, les E.T." amérissent" alors que la flotte américaine est en manœuvre. C'est enfin le début des hostilités tant attendues mais c'est surtout le début de la confusion la plus totale... À première vue, les tronches de rascales veulent nous envahir ou nous détruire ou alors les deux. Sauf que pas vraiment... Si on les pointe avec un canon de Destroyer, ils deviennent verts de rage (ils sont bruns clairs en tant normal) et nous liquident avec des mines qui ressemblent d'ailleurs fortement aux poins en plastique du jeux d'origine. Mais si on fait semblant de ne pas les voir, et bien eux aussi... Et c'est là le plus gros problème de ce film, c'est qu'on ne sait pas ce qu'ils font là ces crétins cosmiques ! Le film cultive l'ambiguïté de façon encore plus extravagante que Vincent Mc Doom... D'un côté, ils visent de façon stratégique des autoroutes sur l'île afin de "peut-être" couper tout renfort militaire terrestre ou alors pour "peut-être" empêcher les humains de fouir mais de l'autre, ils rechignent à tuer un militaire qui leur tire dessus préférant uniquement le désarmer... Un indice de leur motivation semble être cette constante recherche de destruction des objets métalliques mais nous n'en sauront pas plus...
La seule motivation semble, comme dans tout un tas de films débiles avec des E.T. (sauf pour le vrai E.T. bien sûr), d'envoyer un message à leurs copains restés sur "G" du genre "Allez, venez, on est bien bien bien !". Sauf que, c'est ballot, leur vaisseau de communication s'est cassé au contact d'un satellite Free Mobile. Ils créent donc un chant de force englobant 3 navires de la Navy, dont celui de notre "zéro", et toute l'île de Hawaï pour être tranquilles et investissent le centre de communication intersidérale d'où les messages d'amour terriens sont partis. Ils s'agit ici de l'unique raison qui fait tenir le scénario "debout"... Enfoirés de Free, ils ont rien compris !
En tout cas, notre loser devient commandant du dernier navire sorti rescapé de la première escarmouche au sein de la "bulle". Passage amusant avec toujours la même petite blagounette où le type demande "Qui dirige le navire maintenant ?" et où les sous-fifres répondent "C'est vous, commandant !". Ce mec était une serpillière il y a 3 mois et maintenant, il est plus gradé que des mecs qui sont manifestement là depuis plus longtemps que lui. Vive le rêve américain ! Son frère aurait été fier de lui mais il est mort dans la bataille... Zut !
Re-bref, il fait ami-ami avec un autre commandant de navire jap' qui doit s'appeler Nakata et va mettre au point des stratégies de dingues pour détruire les méchants aliens.
Comme dans Doom avec sa scène en FPS et bientôt dans Pacman où notre héros mangera ce crétin de Casper et, je l'espère, Patrick Swayze (RIP), il faut bien aussi justifier le titre du film et donc l'adaptation d'une licence. Et bien, c'est fait avec un brio sans égal ! Le jap' est féru de littérature et a longtemps potassé "L'art de la guerre" avec Wesley Snipes (... LOL...) et connait un moyen de zigouiller les vaisseaux ennemis (qui se déplacent en pratiquant la nage du papillon...) sans radar (parce qu'il est évidemment hors service !). Et cette solution, c'est les balises météorologiques marines qui "quadrillent" le Pacifique ! On se retrouve alors devant une scène qui dure près de 15 minutes où Nikita (s'ils avaient été anonymes, ça n'aurait rien changé au film...) joue à touché-coulé avec les incrustes galactiques... Il lance des missiles un peu avant qu'un vaisseau arrive sur un point déterminé par une balise et... le rate car le vaisseau n'y était pas encore. Il relance des missiles alors que le vaisseau vient d'arriver sur le point et... le rate car il a eu le temps de faire un mouvement de papillon supplémentaire. Il re-relance des missiles à un moment où j'ai pas trop saisi la différence avec le deuxième essai et... le fait exploser dans un tonnerre d'applaudissements de la salle obscure où le suspense était à son paroxisme ! Même Teddy, le voisin de deux rangées plus bas aurait réussi ce coup dès la première tentative du haut de ses 8 ans faisant ainsi ravaler leur fierté à ses gogoles de Village People...
S'ensuit la destruction du navire des gentils parce que faut bien de l'action quand même ! Mais pas de panique, il reste un vieux Croiseur (qui servait de musée) sur une île toute proche avec de très vieux matelots. Encore un hommage inutile et irritant aux vétérans de l'armée américaine... Ce joyeux équipage appareille en 20 minutes (!) et retourne sauver le monde libre sauf la Corée du Nord, faut pas déconner !
Ils y arrivent miraculeusement : ils détruisent le vaisseau qui créé le chant de force (on n'y avait pas pensé 2 heures plus tôt...) permettant ainsi à l'amiral et à son gros porte-avion de réduire à néant les chances martiennes (ou géiennes) de faire la fête sur nos cadavres putréfiés (ou pas parce qu'on ne sait pas vraiment...).

Ah oui, pendant ce temps là, la blondasse faisait une balade avec un de ses patients sans jambes sur les montagnes où se trouvaient les antennes de communication intersidérale. Ces passages étaient également très enrichissants et ne servaient qu'à faire en sorte que la blondasse avertisse Hopper que les aliens utilisent les antennes pour appeler leurs potes. Au cours de la seule scène intéressante de cette mission d'information, un scientifique se fait toucher les lunettes (le seul personnage du film à en avoir si on omet les vétérans, qui a dit "CLICHE !" ?) par un gentil extraterrestre arborant un "regard" ébahi... Mais purée, que veulent-ils donc ?! C'est trop chère sur sa planète ? Ils savent pas qu'il est fou Afflelou ?! Sont gentils ou méchants ?!

Bref, ce film est une daube. L'intrigue principale qui devrait être les extraterrestres n'est pas développée et on nous laisse avec l'impression qu'un Battleship 2 va sortir un beau jour avec le slogan : "Vous n'avez rien compris au premier, c'est normal. Tout est expliqué dans le second...". Ça aurait pu être bien mais non... Si vous voulez voir des bateaux couler en ce moment, allez plutôt voir Titanic 3D.

1 point pour les effets spéciaux. 1 autre pour Rihanna...

PS : Le fil rouge conclut évidemment le film mais le problème, c'est qu'on s'en fout...
PS 2 : Le doublage du "héros" est amusant car il parle avec la même voix monotone de chuchotement qu'il se fasse envoyer valdinguer par un E.T. ou qu'il parle à sa chère gourdasse.
Kuwynzabit
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le 14 avr. 2012

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Kuwynzabit

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