Ce film coréen présente de très belles qualités, son scénario est limpide et nous renseigne de manière historique sur un des nombreux crimes de guerre inconnus dans nos contrées, à savoir l'exploitation par les japonais d'une main d'oeuvre coréenne bon marché (pour ne pas dire gratuite) pour l'effort du guerre de l'empire. Le scénario, certes romancé, décrit bien le cynisme des japonais à l'égard des civils coréens, réunis parfois en famille sur une île minière près de Nagasaki, Hashima, récemment élue au patrimoine de l'Unesco.
Les faits se déroulent en 1945, peu avant l'explosion de la bombe atomique. On s'attache à quelques coréens et leur vie au sein de ce microcosme, qui s'apparente au milieu carcéral, sans que ce soit reconnu franchement.
Comme souvent dans les grandes distributions asiatiques, l'aspect lyrique du film et particulièrement des scènes qui sont programmées pour émouvoir, peut déconcerter le spectateur occidental. Mais si l'on parvient à "digérer" cela, le film se savoure comme un spectacle divertissant, très bien raconté, avec des caractérisations nuancées et de belles scènes savamment orchestrées.