"Before midnight" reprend les mêmes, 18 ans après "Before sunrise". C'est à peu près son seul intérêt. Du Antoine Doinel à la sauce philo-cheap. Parce que pour le reste, Linklater reprend son dada de la parole filmée au cinéma (thème qui m'est pourtant particulièrement cher) et qu'il avait d'une manière intéressante poussé assez loin avec le didactique "Waking life".
Ici qu'on se rassure, l'ambition est quasi nulle sinon une fois encore de faire circuler la parole (et avouons-le de capitaliser sur le succès des deux premiers opus voire de financer son prochain film ou de s'offrir tout bêtement des vacances en Grèce). Linklater procède donc par de longs plans-séquences (c'était déjà sa stratégie dans l'opus précédent, le temps réel permettant d'installer quelque chose de plus authentique et de contraster avec le temps écoulé depuis Before sunset) ou par des scènes comme ce repas en commun fait d'anecdotes et où chacun prend la balle au bond.
Pourquoi pas me direz-vous si tout cela n'était pas aussi mal écrit. Le film est pour cette raison à peu près inoffensif. Son gros carton public à la Berlinale confirme le trio dans son bon droit (merci les gars, on aura droit à un Before tructruc dans 9 ans !). Une explication à ce tour de passe-passe ? La complicité entre les deux acteurs et le fait qu'on y parle presque constamment de cul entre deux citations de philosophe (n'allez pas chercher plus loin). Une cuillerée de Platon dans un bol gros comme ça de Fifty shades of grey. RAS.