C'est à Vienne que pourra... Ou pas.

Je voudrais très sérieusement préserver tous les gens qui aiment ce film, comme ce bon vieux Scritch, ma petite Soc', celles qui en font leur pseudo...

Mais comment faire ?

L'ours d'argent du meilleur réalisateur 1995 (sérieusement ? Réalisateur ?!!!...) est plutôt, du premier regard, un film sympathique. Une heure trente sur une histoire d'amour à Vienne à discuter de choses et d'autres, moi, j'aime bien.

Après, je ne sais pas dans quelle mesure ce film est autre chose que quelques plans pauvres sur un couple d'acteurs plus ou moins talentueux avec des dents très marquées qui se laissent aller à improviser trois kilos cinq cent grammes de lieux communs à la minute sur les différences hommes-femmes, ricains-européens, et ces sortes de choses...

Et puis d'abord, tout le monde sait que si on veut des anges de Botticelli, il ne faut pas regarder Julie Delpy, mais Pique-nique à Hanging Rock !

A la toute fin, quand, allongé dans un parc, le couple explique qu'ils vont pas coucher en fait, sinon, ça va souiller le beau rêve pour pré-ado qu'ils sont en train de fabriquer, mes voisins ont décidés de faire le contraire. C'était amusant parce que je crois que c'est leur salon de l'autre côté, et ils ne baisent jamais dans leur salon. Ce soir, à chaque phrase insipide qui sortait du téléviseur répondait un grognement animal poussé jusqu'à la caricature. Vingt minutes de bavardage pudibond d'un côté et vingt minutes de fornication bruyante de l'autre, quand les cris primaires répondent à la faconde vaine de deux braves jeunes gens gentils et niais jusqu'à l'écoeurement.

Alors, c'est pas grave, moi, Scritch, Socinien, Before-sunrise, je les aime bien et puis, je trouve ça mignon qu'ils aiment ce film, c'est pas méchant. Je suis sûr que ça prouve que ce sont des gens très bien, qu'ils iront au paradis, et tout et tout... Pendant que moi, triste et solitaire, je fatiguerai ma main sur des histoires interdites en rêvant de jeunes filles Louÿsiennes pour des siècles et des siècles... Amen.
Torpenn
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le 24 mai 2011

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