Ben-Hur est un très spectaculaire Péplum américain réalisé par William Wyler, écrit par Karl Tunberg, d'après le roman Ben-Hur: A Tale of the Christ de Lewis Wallace qui a déjà fait l'objet d'une adaptation en 1925 réalisé par Fred Niblo avec Ramón Novarro dans le rôle-titre... Une grosse production qui met en scéne Charlton Heston dans le role Judah Ben-Hur le prince de Judée qui va devenir un esclave, puis un gladiateur... Jack Hawkins (excellent) qui joue Quintus Arrius le consul romain qui va devenir son père adoptif... Stephen Boyd (très bien) qui joue Messala son ami d'enfance qui va devenir son pire ennemi... la superbe Haya Harareet qui joue Esther la fille de son intendant Simonides (joué par Sam Jaffe) un esclave quand il était prince... Martha Scott (excellente) qui joue Miriam sa mère et Cathy O'Donnell (excellente) qui joue Tirzah sa soeur qui vont finir comme prisonnière atteinte de la lèpre... Hugh Griffith (très bien) qui joue le Cheik Ilderim... Frank Thring qui joue Ponce Pilate le nouveau gouverneur de Judée... Un très beau récit des temps évangéliques (on suit en parallèle l'histoire de Jésus de Nazareth du moins sa silhouette... de sa naissance à sa crucifixion), mise en scéne (A hauteur humaine) par William Wyler qui signe le plus grand Péplum de l'histoire du cinéma (par ses moyens (un budget de 15 000 000 $ ... il faut multiplié la somme par dix pour avoir presque l’équivalent de ce film aujourd'hui) et sa longueur (ce qui est peut être le petit bémol du film... mais en même temps comparé a d'autres productions de ce genre (Quo Vadis...qui ne dure que 2h50 pourtant ou Les Dix commandement de Cecil B. DeMiIle un film qui souffre aujourd'hui de sa mise en scéne beaucoup trop académique) cette durée de 3h30 est tout a fait appréciable et surtout par sa très grande scéne spectaculaire de la course de chars réalisé par Yakima Canutt (un cascadeur, acteur et réalisateur de seconde équipe) et Andrew Marton (le futur coréalisateur du Jour le plus long)... qui est un veritable modèle du genre même aujourd'hui... car il n'existe pas d’équivalent) sur une superbe musique de Miklós Rózsa (sa meilleur BO), superbement photographié par Robert L. Surtees (les très beau noir et blanc des Ensorcelés de Vincente Minnelli et de La Dernière séance de Peter Bogdanovich et la version très haut en couleur des Révoltés du Bounty de Lewis Milestone avec Marlon Brando), et des décors grandiose réalisé par Hugh Hunt (Jules César de Joseph L. Mankiewicz) et Edward C. Carfagno (Quo Vadis de Mervyn LeRoy)... font de cette superproduction le modèle du genre... voire même (pour moi) Le meilleur Péplum de l'histoire du cinéma.
Comparaisons entre les deux versions de 1925 et 1959... Du point de vue scénaristique, les deux scénarios suivent globalement la même trame et passent par les mêmes étapes essentielles du roman de Lew Wallace (accident, galères, course de chars). Toutefois quelques différences apparaissent, notamment dues au fait que la version de 1959 est plus longue (3h34 contre 2h en 1925) et peut donc approfondir davantage....Par exemple les scènes des galères (qui réellement supérieure dans la premiere version) sont traitées de la même façon à la différence qu'en 1925, l'origine des pirates attaquant la flotte romaine n'est pas mentionnée (des macédoniens). La course de chars (très supérieure dans la seconde version) est plus longue dans la version de 1959, notamment dans les préparatifs où l'on assiste davantage sur la rivalité entre Ben-Hur et Messala et leurs équipements... La fin est également quelque peu différente. Dans la version muette (qui est beaucoup plus académique dans sa mise en scéne), tout le monde se retrouve lors du chemin de croix du Christ, qui guérit devant la foule la sœur et la mère de Ben-Hur, lépreuses. Dans la version suivante, le chemin de croix a un rôle moindre et Ben-Hur se rend lui-même dans la vallée des lépreux chercher "ses femmes" qui seront guéries par une pluie miraculeuse au moment de la mort de Jésus.... Les mises en scène des deux versions sont révélatrices des époques de tournage et des budgets. Le Ben-Hur de 1925 apparaît aujourd'hui comme désuet et dépassé comparé à la version suivante, notamment dû au fait que le film est muet et qu'il faut parfois amplifier le jeu pour que le spectateur comprenne. Pourtant cette version apparaît comme très ambitieuse avec des reconstitutions impressionnantes et des figurants en très grand nombre.
La version de 1959 fut dotée du plus gros budget de l'époque et en conséquence n'hésite pas à montrer plusieurs milliers de figurants pour une scène de quelques secondes. Tout en ayant un côté spectaculaire et démesuré, on est en présence de scènes plus psychologiques ce qui fait de cette version une belle réussite et un film superieur a celui de 1925.....
Dans les deux versions, on a une volonté identique des réalisateurs : ne pas montrer le visage du Christ. Il apparaît toujours hors champs ou de dos (on voit parfois ses mains) mais jamais face caméra, ce qui contribue à renforcer le caractère divin et mystérieux. Une symbolique que l'on retrouve aussi de façon plus manichéenne lors de la course de chars. Dans les deux films, les chevaux de Ben-Hur sont blancs et ceux de Messala sont noirs... Et pour finir sur le jeu des acteurs la version de 1959 l'emporte haut la main ne serait que pour le jeu de Charlton Heston et celui de Stephen Boyd (l’homosexualité du personnage lui donne un certain relief pas négligeable) qui n'a jamais été aussi meilleur que dans ce film.

Eric31
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le 4 avr. 2015

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