Entre Hentai et Nanar

Sœur Benedetta fait des miracles qui attire l’attention sur le petit couvent de Pescia. Malheureusement, au même moment, elle doit réprouver ses sentiments envers une nouvelle novice, Bartolomea.

L’un des films les plus attendus du festival de Cannes de cette année et honnêtement, l’un de ceux qui me déçoivent le plus. Oh, je savais que je ne pouvais pas attendre grand-chose de bien avec la bande annonce mais c’est pire que tout.
Tout ce qui attrait au désir féminin aurait pu être beau symboliquement mais comme il fait à travers de messages peu subtiles et sort de la vision d’un mec de quatre-vingts deux balais qui s’imagine ce que ressent une jeune fille découvrant la sexualité… comme dire ça ? Ça pique les yeux ? C’est cliché ? Tellement cliché que je vous jure que ça suit le schéma actantiel d’un hentai ?
Et que dire alors de son message sur l’hypocrisie religieuse : c’est absolument triste s’il se croit original. Encore plus s’il pense que sa mise en scène l’est : des métaphores bien lourdes et des scènes bien longues sur la mainmise des hommes de Dieu sur tout ce qui touche à l’argent et le pouvoir. Ça plus le fait qu’il croit choquer avec ce qu’il fait de Jésus-Christ et de la Vierge Marie. Le traitement de l’un est plus ridicule que scandaleux et le traitement de l’autre se voulait être LE truc qui allait faire réagir les foules alors que, franchement, c’est plutôt un McGuffin astucieux. Dans la mesure où c’est un objet qui est là du début à la fin, suit l’héroïne et permet sa progression et donc celle de l’action.
Quid alors de la mise en scène ? Honnêtement, elle ne casse pas trois pattes à un canard. Le scénario est pire ! Il se répète sans arrêt, déconstruit les enjeux qu’il présente en ne les travaillant jamais, ses personnages changent de personnalités et d’objectifs toutes les deux scènes, enchainent les situations burlesques (soi-disant au nom de l’humour mais l’humour est probablement le pire défaut du film) qui ne fonctionnent correctement qu’avec Lambert Wilson, il n’y a aucune tension, aucun enjeu et j’ai vu des références cinématographiques on-ne-peut-plus-suspectes, non pas par leur genre mais parce qu’elles n’avaient rien à faire dans ce film, sauf à le desservir. Je veux dire Jésus en Gandalf, on est d’accord que c’est un peu ridicule ?
Bref, un film qui ne transcende pas les foules, une histoire bien cliché travaillée par un auteur qui pense jouer des clichés alors qui les empire, passez donc votre chemin, ce film est une tâche à la sélection officielle de cette année.