Je n'attendais pas grand chose de ce film. Au fur et à mesure du temps, j'ai réussi à repérer les séries B qui valaient le coup de celles qui ne le valaient pas. Ce film joue clairement dans la seconde catégorie. Et pourtant, il m'a fait douter, le bougre.


Tout d'abord, la scène d'intro, même si elle ne sert pas à grand chose permet de prendre pied avec la réalité sordide de ce film. Bon, en dehors de ça, elle est inutile et sert à faire un peu de sensationnalisme pour accrocher définitivement le spectateur masculin. Et passons aussi le fait que cette scène n'est en fait qu'un viol. Mais bon, soit. Ça semble chagriner personne, hein. BREF. Je me suis enquillé tout le film et je vois toujours pas le but de cette scène. Mais soit. C'était sûrement une idée qui traînait par là, qui savait pas quoi faire et on l'a engagée comme figurante. C'est louable. Mais mal inclus dedans. Très mal. Pas de lien. Pas de fil conducteur entre les deux idées. Que dalle.


S'en suit le baby-sitting raté, ce boulot d'ado qui veut avoir des enfants mais est encore trop jeune pour sauter le pas (no pun intended). Non, blague à part, c'est là-dessus que repose le film et... ça marche pas. Du tout. Déjà, on a le droit à un acting digne des meilleurs épisodes de Plus Belle La Vie, la nana lève les yeux au ciel à chaque fois qu'un gentil bambin prend la parole. Mais en dehors de ça, elle aime le baby-sitting, hein. Et c'est con parce que c'est vraiment là que le film prend de l'espace, prend vraiment corps. Mais l'acting est tellement mauvais que tout retombe.


Pourtant, les scénaristes ont tenté de faire un truc bien avec la maison. L'enchaînement des pièces est absurde, on se croirait dans l'Overlook de Kubrick, les ascenseurs en moins. C'est vraiment la partie du film qui lui vaut ma miséricordieuse note de 3. Chaque pièce est reliée à une autre de manière tellement absurde qu'on en perd nos repères. Chaque pièce a une atmosphère qui lui est propre dans une maison qui doit être monolithique au possible pour donner une impression d'oppression constante. L'équation est difficile à résoudre, mais on y est presque. Il manque quasiment rien pour faire un huis-clos bien oppressant. Il manque juste cette envie de faire un vrai huis-clos avec un début in medias res, sans enrobage dégoulinant de bons (mauvais ?) sentiments. La multitude des pièces mériterait d'être exploitée de manière plus massivement, peut-être de manière un peu plus absurde, histoire de perdre encore un peu plus le spectateur pour mieux le faire trembler. Parce que c'est vraiment un malaise qui ressort de cette maison.


Globalement, le film est mauvais. Globalement, il se perd dans une histoire qui n'a pas lieu d'être et pour laquelle on espère une fin autre qu'un coup de fourche dans la jugulaire. Ce film fait partie de cette catégorie un peu frustrante qui te lance des pistes de suite mais tu te doutes à 90% qu'il n'y en aura pas.


Pour synthétiser, je vois deux axes majeurs qui sont totalement frustrants : le premier c'est "Bordel mais qui sont ces gens ?". La seule réponse qu'on aura c'est "On sait pas, mais la meilleure chance qu'on a, c'est avec la centrale d'appels qui a été volée". Cette réponse est à la fois parfaitement justifiée et à la fois totalement absurde. Elle est justifiée car dans la réalité, on ne sait pas toujours qui nous attaque. Elle est absurde car des mecs qui volent une centrale, avec un camion comme le leur, ça doit pas courir les rues.
Le deuxième axe qui frustre, c'est cette propension à laisser des indices et des leaks à droite à gauche. Je pense notamment à la brûlure en forme de tatouage triangulaire, là, sur les mains des méchants. Je veux dire, s'il peut y avoir un truc à développer plutôt qu'une histoire de viol et de shaming qui est là pour générer du buzz, c'est bien cette histoire de tatouage et la problème existence d'une secte derrière les méchants. Ce n'est pas une suite qu'il faudrait pour répondre à ces questions, mais plutôt un prequel. Et une suite, aussi, pour voir ce qu'il se passe après l'hôpital. Parce que, voilà encore un truc absurde, les mecs parviennent à défricher tout un hosto sans se faire tauper une fois, sans qu'un seul mec ait la bonne idée d'aller se planquer dans une salle un peu louche.


C'est peu dire que je reste sur ma faim. C'est peu dire que ce film a des lacunes. C'est peu dire que ce film a ses faiblesses de gros barbare sur le retour. Mais j'ai envie de voir un prequel. Et une suite. Loin de moi une certaine idée de masochisme, je pense qu'un prequel sur la vie des vilains peut être une idée constructive. Aussi, je pense qu'une suite peut venir compléter cette fin totalement bullshitée et tirée par les cheveux.

lcs_hbr
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le 7 févr. 2016

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Lucas Hueber

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