Big Bad Wolves c'est comme du tofu : c'est pas dégueulasse, ça n'a juste pas de goût.
C'est pas nul. On ne peut pas dire ça. Bon c'est carrément pompé sur Tarantino, mais celui-ci, flatté, a dit qu'il cautionnait, et il faut reconnaître que c'est plutôt bien imité. Le seul problème, c'est que le pur style de Quentin (à savoir "je transpose une situation dramatique dans un concours de vannes cyniques") avait déjà un peu perdu son aura sous la plume du maître, à force de redite. Et là on veut encore nous faire le coup. Donc oui, c'est sympa les 20 premières minutes. Sauf qu'après cela, tous les autres enjeux sont abandonnés. Le coup de père qui torture un probable innocent avec un flic un peu perplexe qu'il a kidnappé en guise de complice... Oui, bon on a compris : ça va encore être un huit-clos avec des héros à l'américaine qui se balancent des (wannabe)répliques cultes avant qu'on en conclue que personne n'est vraiment méchant, personne vraiment gentil et que les apparences sont trompeuses.
Donc t'arrives à une heure de film, et là t'en as marre ça te fait pas spécialement rire, tu t'identifies à aucun des personnages. Le beau ralenti de l'enlèvement du début et le travelling sur la culotte baissé du cadavre de la petite fille sont loin derrière toi, et tu ne peux pas te résoudre à passer encore une demi-heure dans cette cave orange, alors tu coupes.