Dès le premier plan, le film agresse: ça sonne affreusement faux, et le dialogue du début, enrobé d'un noir et blanc crade, ne donne pas envie, tellement il est laborieux.
La suite, d'ailleurs, ne vaudra pas mieux. Un Eddy Mitchell jouant l'ivrogne, un Pierre Menès en barbier (quelle horreur), heureusement qu'ils sont rapidement zappés au bénéfice des enfants, ce n'est pas que j'attends beaucoup d'eux, mais ce sera toujours mieux. Malheureusement on fera avec Eddy jusqu'à la fin, bon, d'accord, le zappage des adultes, ça n'a marché qu'à moitié.
Alors le scénariste trouve sa justification pour se débarrasser des parents et raconte le monde des adultes mais vécu par les enfants. Et c'est là où ça coince (Encore. Après les plans moches qui sonnent faux, le noir et blanc foireux, Eddy Mitchell et Pierre Menès en barbier...): il amorce pleins d'histoires, mais les oublie en cours de route, dont certaines on se demande bien pour quelle raison il les fait jouer par les gosses. Pas que "les gosses n'ont pas à le faire" (après tout, il faut bien qu'ils se confrontent au monde des adultes), mais la mise en scène en tire aucun bénéfice et même perd de la crédibilité.
C'est limite lourd, d'autant pénible que chaque élément est expédié à la va-vite, comme quoi on peut aller vite et être lourd, ce n'est pas forcément incompatible. Mais ça en fait un non-film, comme si l'auteur voulait bourrer son film de toutes les thématiques western possibles et imaginables.
Le résultat est nul et non avenu, du coup. Pas de réelle histoire, donc rien à grailler (faut dire qu'avant ce film, j'ai maté Major Dundee, et un abyme sépare les deux univers...). Les acteurs (je vous ai déjà parlé d'Eddy...) et les actrices tiennent la baraque pour des enfants. Le rouquin est assez solide - et c'est une surprise positive hein, même si pas forcément juste tout le temps, et les autres font ce qu'ils peuvent à leur niveau (c'est-à-dire pas grand chose) en fonction de leur rôle, qui ne leur sied pas réellement (N'importe qui ne peut pas donner de l'épaisseur à un méchant même basique).
Enfin, je ne crois pas que Bensalah ait réellement choisi de faire un film avec des enfants. J'ai l'impression qu'il est parti sur un western classique mais que la production a détourné le projet vers cette bouillie où le seul intérêt est d'exposer la jeune génération montante d'une partie du cinéma français.