Aller voir le dernier Burton au ciné est devenu un exercice périlleux pour ma petite personne. Des années durant, ça a été un plaisir. Un regard neuf, une tendresse ancestrale, un émerveillement variable, une folie douce pérenne mais toujours un bon moment - pour faire dans l'euphémisme. La planète des Singes à moitié excusée, vint 2005 et son remake de Charlie. Et la magie s'éteignit. Encore et encore. Les noces funèbres, Sweeney Todd, Alice au pays des merveilleux (bon dieuille)... Chaque fois plus déçue, chaque fois plus meurtrie, chaque fois plus perplexe. Jusqu'à Frankenweenie et une lichette d'espoir revenu.
Autant dire que pointer son nez à une séance de Big Eyes tenait de l'enjeu certain pour une fan de la première heure comme moi. Et il faut dire queeeeeee..
Eh bien il faut dire que c'est difficile à dire. Burton va mieux, on le sent apaisé, libéré d'un carcan divers et très personnel, revenu à son amour des histoires belles et loufoques, aux personnages atypiques qui méritent leur quart d'heure de gloire, aux visuels très personnels et au casting écrasant. Il faut l'avouer oui, Big Eyes est un bon film. Joli, solide, bien foutu, très bien interprété, rythmé et en plus l'histoire est intéressante..
Mais Big Eyes est-il un bon Burton? La réponse est moins tranchée. Meilleur que les derniers opus, sans aucun doute, mais revenu à l'essence d'un réalisateur rebelle, ça c'est discutable.
Alors disons que c'est surtout la déception qui prend le dessus.
En attendant le prochain, et en priant pour être sur une pente ascendante.