Retour au cinéma indépendant et modeste pour Tim Burton, qui manque le coche avec cette adaptation d'une histoire vraie. Malgré un potentiel passionnant qui transparait à de trop rares moments, l'intrigue ne semble jamais exploitée à sa juste mesure, la faute à une direction d'acteur catastrophique dans le chef de Christopher Waltz. L'acteur allemand/autrichien semble tout droit sorti de son rôle d'Inglourious Basterds, pour un résultat dépassant bien souvent les bornes du ridicule, tant il jure avec la composition nettement plus réaliste du reste du casting. Reste un film en partie sauvé par sa reconstitution des early sixties et par son histoire rocambolesque, mais qui se trompe tout simplement de héros en tenant à tout prix à prendre le point de vue de l'artiste, sobrement incarnée par Amy Adams, alors que l'on sent constamment la passion de Burton pour le personnage de Walter Keane, dont la psychologie mythomane aurait probablement constitué un bien meilleur sujet d'étude.