Conventionnel de bout en bout, Big Eyes a cependant la chance d'être porté par une actrice principale qui irradie l'écran et qui permet, entre autres, à ce biopic réalisé par Tim Burton de ne pas tomber dans la facilité et mièvrerie dignes d'une téléfilm d'après-midi pour ménagère de plus de 50 ans.
Le souci de reconstitution, que ce soit des décors, des costumes ou de l'ambiance générale, aide également à se projeter à l'époque de ce scandale artistique et conjugal, et il est presque dommage que le talentueux Christopher Waltz finisse par cabotiner plus qu'interpréter le personnage.
Si l'on retrouve ici et là quelques éléments Burtoniens comme les plans, contre-plans ou une once d'onirisme dans la séquence du drugstore, c'est surtout une façon à lui de rendre hommage à ce qui le tient à coeur à travers le thème des tableaux : regarder le monde avec des yeux d'enfant exacerbés. Et c'est peut-être là que réside tout le dogme de son style artistique.