Le film raconte l'histoire de Riggan, un acteur qui incarnait Birdman, un super-héros mondialement connu. Mais aujourd'hui, il ne reste plus grand chose de cette célébrité qui, pour prouver son talent d'acteur et pour refaire surface, va jouer dans l'adaptation d'une pièce de théâtre …
Ce film est une oeuvre virtuose majoritairement composée d'un seul et unique vertigineux et impressionnant plan-séquence. On peut donc certifier que ce film est parfaitement abouti d'un point de vue, et esthétique, et artistique, et visuel. Car là, on parle bien d'un exercice de style, bien que la réalisation n'est pas là pour rien, car ce n'est pas sans utilité ou sans justification qu'on utilise ce plan démesuré qui nous emmène dans le chaos que le film nous offre en spectacle. On va donc suivre Riggan pendant sa vie d'artiste, pendant ses répétitions, pendant ses engueulades, pendant ses rêves, pendant ses présentations devant le public etc.
Entre Michael Keaton, Edward Norton, Emma Stone il est difficile de choisir et force est de constater que la distribution est prestigieuse et les différentes interprétations de ces acteurs sont chacune impeccables. Pour ce qui est de Riggan, c'est un personnage que l'on découvre avec une surprenante légèreté, on reste généralement dans l'humour sans jamais tomber trop profond dans les tourments de ce personnage torturé par son alter-ego, mais en l'explorant quand même en profondeur et avec tact car, si concrètement ce que raconte Birdman est loin d'être joyeux, ce n'est pas du tout dépressif, c'est même, au contraire, survolté et enivrant. C'est finement développé et c'est intelligemment que Inaritu nous expose ce personnage.
Dans ce film, on assiste à un chaos, à un mélange des pensées de Riggan et de ceux qui l'observent. Les rêves sont mélangés à la réalité, le dynamisme est constant. On a pas le temps de s’ennuyer, c'est parfaitement rythmé et en mouvement permanent. Tout ce que les personnages pensent ou voient, tout les rêves de Riggan ou le point de vue des autres, tout est casé sur le même plan créant ainsi une impression de chaos ambiant parfaitement rendu. On garde de ce spectacle infernal l'impression d'avoir assisté à une vraie prouesse.