Riggan Thomson ou la dérive d’un acteur déchu. Michael Keaton semble, ici, vouloir utiliser une partie de sa propre histoire pour réussir à magnifier le film.
La principale particularité du film consiste en un « plan séquence ». Effets visuels et mouvements rapides de caméra vont ici permettre de lier tous ces plans pour n’en faire qu’un. Un plan séquence qui immerge totalement le spectateur. La détresse et la perte de contrôle du personnage deviennent alors omniprésentes. Comme si l’on subissait cette folie, cette overdose. Comme si le fait de le suivre en permanence et sans coupure nous empêchait de nous libérer. Des gros plans très graphiques donnent au film un aspect photo-réaliste qui gagne ainsi en authenticité. Entre le rêve/mythe et la réalité, on se rapproche à certains moments de films comme « Eternal Sunshine of a spotless mind » ou « Soyez sympa, rembobinez » de Michel Gondry. Le film est évidemment surréaliste à de nombreux moments, ce qui paradoxalement rend le jeu d’acteur bien plus humain. Un Emma Stone qui nous montre d’ailleurs dans ce film toute l’étendue de son talent.
Birdman n’est à classer dans aucune case (si tant est qu’il existe des cases). Un ovni qui touchera certains par son graphisme, d’autres pour sa technicité, d’autres par son émotion, ou par sa folie. Seule impossibilité, l’indifférence.