Qu'on se le dise : j'ai vu Birdman il y a moins d'une semaine donc plus d'un an après la sortie du film. Mais j'en attendais beaucoup. J'adore Michael Keaton, Emma Stone et Edward Norton car chacun des trois a marqué un moment de ma vie, par un film (respectivement Batman, l'Homme Irrationnel et Fight Club).
Je connaissais Inarritu par The Revenant, que j'ai vu au cinéma le jour historique de l'oscarisation de DiCaprio. J'avais beaucoup aimé l'esthétique qui se dégageait de ce film, mélangeant action, douleur et poésie.
Birdman a été une grande claque, tant au point de vue visuel que scénaristique.
Au point de vue visuel, j'ai été admirative par la construction en faux plan-séquence de l'ensemble du film. Cela amène une fluidité et une immersion au sein du film qui contribue largement à sa beauté. Le décor est remarquable et la réalisation m'a laissée sans voix.
D'un point de vue scénaristique, la continuité visuelle aide beaucoup à amener l'oeuvre comme un tout. On a l'impression de suivre la vie quotidienne des acteurs au théâtre. Il n'y a pas de grand coup d'éclat mais le film amène à réfléchir sur de grands sujets comme la remise en question, la volonté de renouer avec le succès perdu, la rivalité et l'injustice du monde du spectacle, les rapports humains entre un père tentant coute que coute de revivre sa gloire passée et sa fille cherchant la normalité impossible d'une relation familiale. Tous ces sujets m'ont touché et sont abordés avec une profondeur qui m'a déconcertée.
Birdman a été l'un des meilleurs moments cinématographiques que j'ai pu vivre depuis ce début d'année (2016...) et restera un chef d'oeuvre technique et artistique du réalisateur que je suivrai régulièrement.