Critique initialement publiée sur le site Le Con, Le Culte et Les Ecrans.


En 2016, nous étions jeunes et beaux, nous découvrions un remake de The Thing par Tarantino, un autre de Rashomon, mais avec des lesbiennes par Park Chan Wook, Amy Adams qui parle avec des aliens, un train qui fonce vers Busan, Ryan Gosling avec un bras pété et Russel Crowe en guise de pote et en début d’année un Batman qui combat Superman.


Arrivé en été, DC, plein d’envie d’affronter Marvel en full frontal, livre Suicide Squad, un film de super vilains absolument dramatique. Là où une personne censée amputerait ce membre gangréné d’un DC universe déjà mal en point, Warner décide d’utiliser ce tas de purin pour en faire pousser une potentielle rose du noms de Birds of Prey.


Alors Birds of prey qu’est-ce que c’est ?
C'est une histoire d’anti héros…Ou plutôt d’anti héroïnes, qui vont s’unir pour combattre un méchant beaucoup plus anti et beaucoup moins héroïque qu’elles.


La petite différence par rapport aux comics, c’est l’introduction d’Harley Quinn, méchante emblématique et attachante qui va ici nous narrer l’histoire qu’elle vit. 4ème mur explosé, écriture en surimpression, vannes plus ou moins bonnes, bref, je ne vous fais pas un dessin vous avez vu Deadpool.
Loin d’être désagréable, cette narration peine néanmoins les énormes problèmes de rythme du scénario : les enjeux arrivent aux 2/3 du film, un ventre mou de l’enfer plombe le milieu de film et au final on se retrouve encore avec un film d’introduction avec tout ce que ça a de présentation laborieuse.


Niveau mise en scène, on oscille entre le médiocre et l’affreux. Tout est convenu, vide de toute ambition, et parfois même confus.
Rajoutez à ça une bande son permanente qui ne laisse aucune place au silence et vous comprendrez qu’on est pas loin de la catastrophe d’un point de vue technique.


Pour autant, le film est attachant. Déjà dans sa volonté de redonner à la super héroïne ses lettres de noblesse et d’effacer l’ardoise de décennies de cinéma à la traiter comme une chaudasse, une neuneu ou même parfois les deux. Ensuite par son univers visuel généreux en couleurs, en costumes foutraques, en décors inspirés et en effets spéciaux réussis.


Enfin, le film ne fonctionne que grâce à ses actrices. Tout le monde s’éclate, Margot Robbie est une nouvelle fois formidable, ses acolytes ne sont pas sous-traités et jouent la aussi très juste et Ewan Mc Gregor cabotine comme un beau diable.


Ni le nanar annoncé, ni un bon film, Birds of prey est un produit moyen : trop calibré pour être le film punk qu’il se prétend être et trop bien intentionné pour être l’objet cynique conspué de tous.


Un grand pas en avant par rapport à Suicide Squad mais un bon pas en arrière par rapport à la dimension artistique du 7ème art...Un semi-enfer pavé de bonnes intentions en somme

AdrienGarraud
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le 13 févr. 2020

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Adrien Garraud

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