Huitième film de l'univers cinématographique mis en place par DC, Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn voit le retour de Margot Robbie (également productrice) dans la peau de l'anti-héroïne, après l'apparition du personnage dans le "mémorable" Suicide Squad. Larguée comme une vieille chaussette par un Joker légèrement soupe au lait, Harley Quinn doit donc couper les ponts définitivement avec lui pour se reconstruire et s'émanciper des hommes en général.
Le long-métrage de Cathy Yan ne cache nullement ses intentions : s'éloigner de la fadeur général de Suicide Squad (en proposant un vrai film pop au classement R-rated propice aux effusions de sang et aux jurons en rafales) et de sa vision très masculine (en se réappropriant le personnage de Quinn notamment). En résulte un film très cartoon, mené tambour battant (voix off ultra présente, narration éclatée, scènes d'action nombreuses), coloré (les costumes, les décors, les incrustations) et résolument "girl power" (chaque personnage féminin ayant une légitime de s'affranchir).
Malheureusement, de belles intentions ne font pas tout, l'emballage peinant à dissimuler le peu de profondeur du scénario, des thématiques abordées et des personnages. L'absence du Joker (pas vraiment une surprise) interroge. On a du mal à l'imaginer inactif alors qu'un autre mafieux tente de devenir le roi de la ville. Un mafieux du nom de Black Mask, antagoniste au parcours plus que survolé mais interprété avec talent par Ewan McGregor. Du côté des "Birds of Prey" du titre, l'omniprésence de Harley Quinn laisse peu de place à ses acolytes pour exister réellement. Seule Huntress (qui doit beaucoup à l'interprétation de Mary Elizabeth Winstead) tire son épigle du jeu, malgré une origin-story en mode Kill Bill du pauvre).