Vu il y a déjà une bonne semaine. J'ai franchement bien aimé. C'est aussi ça aller au cinéma avec des gens dans la salle : se retrouver à rire ensemble sur un tel sujet, assez déroutant comme situation. Je reviendrai juste sur certaines critiques qui m'ont semblé exagérées et peut-être à côté de la plaque. Alors c'est vrai, il y a un côté volontiers caricatural et lourdingue dans la manière d'aborder le sujet, ce montage parfois démonstratif "Black power" vs "White power great again", peut-être aussi de l'invraisemblance dans cette adaptation d'une histoire d'infiltration, et beaucoup de légèreté pour un sujet grave. Mais Spike Lee est inspiré et ça fonctionne. Et puis surtout, il a choisi le genre de la farce. Or, la farce, c'est l'imposture énorme, le mauvais tour joué à quelqu'un, c'est le piège ubuesque, c'est l'invraisemblance fière de ses ficelles, c'est le rire parfois grossier, c'est la légèreté gonflée pour parler de ce qui fait mal. Et de ce côté, le contrat est plutôt bien rempli. Alors moi, le côté "Huggy les bons tuyaux" ne m'a pas choquée. Suffit de voir l'affiche : infiltrer la haine....avec un peigne pour afro boule.... Le ton est donné....jusqu'à ce que les images documentaires de la marche raciste à Charlottesville servent de contrepoint final aussi efficace que fort à cette légèreté qui a pu mettre le public mal à l'aise. John David Washington (quel beau garçon) et Adam Driver sont irrésistibles. Ah, et aussi, Harry Belafonte en porte parole. Spike Lee reste Spike Lee. Pour une version plus noire (somptueuse) et "droit au but", voir le clip énorme de Kanye West - BLKKK SKKKN Head.