On est en 1978 dans le Colorado. Si la lutte pour les droits civiques est derrière nous, tout n’est pas gagné dans cet état conservateur. Le film commence très justement par un discours glaçant, rhétorique raciste des suprémacistes blancs américains. On est dans l’ambiance. L’histoire raconte comment un jeune noir se fait embaucher dans la police et comment il va parvenir à infiltrer l’antenne locale du KKK avec l’aide de 2 collègues. Dans le même temps, il fréquente le milieu des étudiants noirs militant pour l’égalité. Pas simple d’être de tous les côtés de la barrière. C’est avant tout un choc. L’ambiance y est tendue de bout en bout et le propos est sans ambiguïté, fidèle à Spike Lee. Le suspense marche à fond et on est scotché à son siège du début à la fin sans voir passer ces 2h15. Le petit plus, c’est l’humour franc que Lee parvient à distiller tout au long du film. Mais la vraie force du film est cette façon de faire se répondre deux époques. Car il s’agit bien de parler d’aujourd’hui. On y cite Trump et on fait des ponts entre des discours qui se ressemblent sans en avoir l’air. On se rappelle qu’en dehors des leaders cyniques en cravate, ces suprémacistes sont surtout de profonds demeurés, des idiots mous du bulbe, de dangereux abrutis et surtout des passionnés de violence à qui l’ont donne le droit d’exercer leur haine. Le film s’achève sur une mise en perspective glaçante, rappel peut-être nécessaire que la haine tue, aujourd’hui comme hier. A noter que l’interprétation est vraiment excellente (Driver et Washington en tête). Vivement conseillé !