Attention, cette critique spoile.


Cette critique sera un résumé exhaustif du film, car à ce stade, constater l'ampleur du phénomène relève de l'objectivité.


Notre protagoniste est une étudiante victime d'une agression masculine oppressive dans une faculté qui promeut la tout puissance masculine en cours, avec une élite étudiante blanche. Elle est amie avec plusieurs étudiantes (dont une militante féministe qui réalise une pétition pour renvoyer son professeur de lettres imposant des classiques de mâles blancs patriarcaux, après sa réussite dans le démantèlement de la statut du fondateur de la fac, vil esclavagiste misogyne). La pétition en question sera refusée par un blanc mais signée par un étudiant de couleur (qui sera d'ailleurs poli et respectueux). Alors que les préparatifs de noël commencent, une de leurs amies, qui utilisait des godemichés pour se satisfaire (seule chose qu'on saura d'elle), est agressée par un homme masqué inconnu.


Constatant cette disparition, notre héroïne se rend au commissariat pour donner l'alerte. Le seul policier présent sur place rit d'abord de cette hystérie, avant de se rendre à la fac pour constater que la porte est fermée. Alors qu'il repart, il en profite pour rajouter que si elle est inquiète sur les sextos qu'elle reçoit, c'est peut être de sa faute. Heureusement, son ami noir vient la réconforter et la soutenir. Alors que la fête commence gentiment, des hommes font irruption et commencent à trucider nos étudiantes. Après une petite partie de cache cache banale et sans tension, le film lâche enfin la purée. Nous avons affaire à une confrérie occulte masculine, qui organise des rituels pour promouvoir la suprématie masculine sur la majorité féminine, critiquant la politique de quota et la discrimination positive. Notre héroïne survivante constate alors qu'une de ses consœurs s'est alliée au patriarcat, qui s'empresse de l'exécuter immédiatement. Alors qu'elle est sur le point d'être re-violée par son ancien agresseur, les filles du campus lancent une fatwa positive sur la confrérie, zigouillant un maximum de ces mâles blancs oppresseurs (présidés par le professeur de lettres). Notre militante féministe immole alors son professeur en hurlant "Suce moi !" (on passe à l'étape d'après les pétitions). Tout s'achève en réduisant en cendres le bâtiment des pères fondateurs.


Que dire, que dire... Je ne sais pas si je dois ajouter quelque chose.
C'est vrai, qui irait contre le progrès et l'affirmation des droits des femmes ? Dans un monde où la moindre objection se catalogue dans le noir (ou le blanc, ça dépend du point de vue) sur une nuance de 2 couleurs, Black Christmas est la quintessence de sa catégorie. Il ne manque pas un cliché à la panoplie, on les a tous (la militante féministe est lesbienne, un détail).


Et dire qu'on se plaignait de la dernière adaptation du classique de Bob Clark, qui donnait dans le slasher coloré et bigger than life , avec le réalisateur des destinations finales et des étudiantes aux profils variés (mais surement là encore trop oppressif, puisque le tueur était un gamin maltraité par sa mère abusive). Le divertissement sans prises de positions sensées camoufler l'absence de renouveau ou d'originalité, voilà qui risque de devenir la perle rare de nos jours. Pauvre époque...

Voracinéphile
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le 15 févr. 2020

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Voracinéphile

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