Black Gestapo
4.8
Black Gestapo

Film de Lee Frost (1975)

Cette affiche m'a pendant longtemps intrigué, non seulement par son titre choc black gestapo il fallait oser, mais aussi par son visuel ultra-vendeur et tape à l’œil. Comme bien souvent dans la série B l'affiche est vraiment classe, elle sur vend le film, ce qui est typique à ce genre de productions. On nous vend quelque chose qui n'existe pas. L'affiche est franchement vendeuse et même ultra vendeuse, on y voit un fouet, mais il n'y a pas l'ombre du fouet(attention j'ai placé le titre d'un film seras-tu le retrouver?) ici.


On doit déjà à Lee Frost le film loufoque la chose à deux têtes, qui traite le racisme de façon différente puisqu'un condamné à mort noir se voit greffer à coté de sa tête la tête d'un docteur blanc condamné par la maladie. Ce docteur est un raciste notoire, autant dire que les situations sont amusantes par ces idées idiotes. Black Gestapo est lui aussi une association d'idées qui voit un mouvement noir très clairement inspiré par les black panthers glisser vers l’extrême et le nazisme, enfin nazisme pour les costumes. Car sinon ils n'ont qu'une seule ambition contrôler le quartier, en empochant l'argent des paris, des putes et de la drogue. Ils répondent à la violence par la violence et la radicalité. On est loin du message prôné par jésus si quelqu'un te frappe la joue droite tend lui la gauche. Le générique est réalisé à partir d'images d'archives de défilé nazi, il se termine par l'apparition d'Hitler que le réalisateur à la bonne idée de faire passer en négatif histoire de faire le parallèle entre le blanc et le noir pour dire que le nazisme n'a pas de couleur.


Le film est assez risible, il faut dire que la mise en scène est faite à la va-vite, les acteurs jouent franchement mal et de façon caricaturale. Les premiers rôles peuvent encore passer, en tout cas ils essaient d'adopter les attitudes liées aux personnages même s'ils forcent considérablement le trait. Mais les seconds rôles sont exécrablement mauvais, ils n'ont rien d'acteurs même peut-on dire. Quant aux figurants même s'ils ne parlent pas, ils ont une attitude qui n'apporte pas plus de crédibilité à l’ensemble du métrage. D’ailleurs ils n'ont aucune attitude, c'est bien tout le problème quand on voit le second prendre les rênes d'un petit groupe afin de rendre une justice punitive, il faut voir les figurants qui le suivent ceux ci n'ont aucun engagement dans leur jeu, ils n'en ont strictement rien à foutre, ils sont même tout heureux d’être à l'écran. Alors quant à croire qu'ils vont rendre une justice punitive, c'est plus qu'abstrait. On peut difficilement croire avec des gens comme ça en une quelconque volonté de faire passer quelque chose. La plupart du temps les acteurs affichent de petits sourires, notamment dans les scènes dramatiques. Faire un film c'est un tout, il faut que l’entièreté du métrage soit crédible est pas seulement une ou deux choses, ici c'est loin d’être le cas.


Les affaires criminelles du quartier de Harlem sont dirigées par des blancs, à la tête de cette bande de mafieux blanc deux patrons homosexuels(attention la caricature de folle dingue) qui tiennent tout le monde. Enfin non, en fait ils ne sont absolument pas homos, car le parton est réveillé plusieurs fois en pleine nuit et il se trouve être à coté de sa compagne dont on voit dès que possible les seins. Ouais on est dans un film d'exploitation donc dès que l'on peut voir un sein ou un cul il ne faut surtout pas hésiter. C'est loin d’être exécuté avec minutie mais ça n’empêche en rien le film de fonctionner.


La vf du film est horriblement drôle, les doubleurs enfin ils ne devaient pas être très nombreux, car ils changent leur voix pour camper plusieurs personnages des mafieux blancs. Ce qui rend le tout encore bien plus irrésistible. Lors d'une course-poursuite en voiture deux femmes se trouvent dans la voiture qui va agresser l'un des petits chefs mafieux. Mais au moment d’exécuter la cascade on voit clairement que la conductrice a été remplacée par un cascadeur qui est bien plus grand et qui a des épaules carrées, on l'a affublé d'une perruque blonde et voilà le tour et joué. La passagère disparait même lors du plan final. Le film est bourré de défauts et de faux raccords, la tête ensanglantée du commerçant lors du passage à tabac. Il y a aussi tout le final qui est plutôt drôle en soi dans les agissements des personnages, mais c'est justement là que se trouve la majeure partie des qualités. L'idée d'associer le nazisme et un mouvement comme les black panthers est assez dingue en soi. Le réalisateur veut montrer l'une des possibles dérives d'un tel mouvement.


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Heurt

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