Comment on se blesse, et comment on se soigne.
"Parfois, cette sorte de blues vous amènera même jusqu'à tuer quelqu'un, ou autre chose d'aussi mal que ça, c'est ... Ça sort de là. De ce côté. Là où le blues est né, ici, de ce côté, ça se trouve là." (Il tapote son coeur).
"Black Snake Moan" est un film aussi virulent que touchant. C'est quelque chose que j'aime. Une violence à la Tarantino (pardon pour l'amalgame, mais c'est le premier truc qui m'est venu en tête), des personnages forts et hors-normes, voilà qui est efficace.
Quand une p'tite blonde rongée par la nymphomanie, dont le mec est parti à l'armée, rencontre un vieux musicien largué par sa femme, qui s'est juré de sauver l'âme de cette blondinette. Alors il l'enchaîne à un radiateur, après l'avoir trouvé sur le bord de la route, tabassée, vide de toute énergie et pleine de cauchemars. S'ensuit une relation entre deux personnes isolées, le temps d'une pause, ce genre de pause que l'on fait dans une vie pour faire taire le temps et tout ce qu'il y a autour.
Le jeu des acteurs est sans ratures. Ils vocifèrent comme ils émeuvent. J'ai été étonné par Justin Timberlake, et Samuel L. Jackson s'est maintenu dans mon estime. Quant à Christina Ricci ... Ah, Christina, je t'aime, petite poupée désarticulée et animée d'une rage de vivre sans enclaves.
"Black Snake Moan", c'est le temps des conneries et des erreurs, et aussi celui où on tente de tout rabibocher. C'est un film bouillonnant.
Merci pour cette scène folle, dans le ventre d'un bar animé, au milieu des corps qui dansent. C'est exactement ce qui me plaît, celle vie qui hurle dans les muscles et qui fait suer les peaux. La musique réunit, permet d'exulter et de s'échapper. Putain, ça c'est beau, et c'est ce qui est montré dans "Black Snake Moan".
"Eh ben ... J'ai toutes sortes d'images qui me viennent dans la tête, toutes ces saletés que j'ai faites, ou qu'on m'a faite à moi, et j'arrive pas à les chasser. Ça brûle, ça fait mal, vous savez. Ça part de la tête, ça va dans les mains, dans mon ventre d'abord, et ... Plus bas, et là c'est ... Là, c'est plus possible de les arrêter J'y arrive, parfois, mais c'est très rare."
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