Quand j'étais gosse, c'était pas la crise. En vacances, je me suis même payé le luxe d'aller me faire doucher par une orque au Marineland d'Antibes ! Une fois chez moi, j'usais ma VHS de Sauvez Willy et chaque sortie à la plage me faisait invariablement fredonner Will you be there...
Vous vous souvenez de cette montée en puissance ? On commençais par l'aquarium aux méduses, on passait voir les pingouins, peinards sur leur rocher peint "façon banquise", puis on se chauffait par les dauphins et autres otaries, avant de rejoindre le grand bassin pour le clou du spectacle : les orques.

Puis, j'ai oublié.

Blackfish, c'est le souvenir qui fait mal.
Le film est passionnant. Construit comme un thriller (autour des "meurtres" successifs du tristement célèbre Tilikum), il évoque tout à la fois l'histoire de ces zoo marins que sont les Sealand (version US de notre Marineland), la capture et la généalogie des épaulards qui s'y trouvent, les conditions de leur captivité, et la situation de leurs dresseurs, jeunes passionnés qui réalisent le rêve d'un paquet de gosses dont j'ai fait parti.
Si la forme reste très classique, à l'américaine, avec témoignages "larme à l’œil" et images d'archive montées en parallèle, on ne tombe pas dans le pathos, l'effet choc, ni dans le pamphlet écolo. Le film n'assène jamais sa vérité, et reste très ouvert dans sa conclusion : pas de constat d'échec, ni vraiment d'attaque ciblée contre Sealand (qui, malgré tout, ne passera surement pas Blackfish dans le ciné du parc...). Chacun est renvoyé dos à dos sur une bonne dizaine "d'incidents", étalés sur près de 20 ans. On en sort avec la conviction que chaque partie a son rôle à jouer dans l'amélioration d'un système qui, et ce depuis le début, sent sérieusement le sapin, que ce soit pour les animaux comme pour leurs dresseurs.

En somme, Blackfish est édifiant, intelligent, et pour peu qu'enfant on ai eu envie de nager avec les dauphins (orque = méga-dauphin, plus beau, plus grand, et un peu plus dangereux), forcément touchant. A titre personnel, il m'a fait revenir sur quelque chose qui avait gardé pour moi, à travers le temps, un goût de merveilleux. Une bonne baffe quoi.
Tom_A
7
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le 27 nov. 2013

Modifiée

le 27 nov. 2013

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Tom_A

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