Blade Ruinneur
Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...
le 4 oct. 2017
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Il faudrait carrément à chaque fois d’arrêter de crier au géni juste quand un metteur en scène, le petit gars Denis Villeneuve en l’occurrence, ne fait que casser les dernières touches du clavier de Hans Zimmer pour qu’il livre une BOF à une seule note samplé sur le décollage d’un avion dont le seul but reste de maintenir en éveil de spectateur de ce trop long métrage, qu’il empêche en l’enroulant de vingt rouleaux de sotch son monteur de couper des scènes de dix, douze heures (bon en vrai, il semblerait de plus de dix minutes mais tout le monde à perdu dix ans en sortant de la salle, avec des cheveux blancs, des ridules qu’aucune crème ne pourra nous rendre..) et donner comme ordre à son chef op, ou directeur de la photo, de tout désaturé en laissant une seule couleur dominante, le jaune JP Jeunet.
Parce qu’au cœur de la carrasse vide de ce film, genre je prends une histoire sur l’humanisme mais que je nettoie systématiquement à la petite cuillère de son fond de base de réflexion pour mettre des scènes interminables pompé allègrement sur la version discount de Her.
Que reste-t-il au film ? Ce pauvre Jared Leto déjà décrédibilisé par son dernier rôle vient achever sa carrière avec des fiches-bac 1997 philo mal recyclées en Jesus Hipster dans des environnements vides comme une maison témoin. Ce pauvre Harrison Ford qui chaque fois tue ses licences avec une grande patience et un bon chèque, j’imagine.
Le mono expressif Ryan Gosling campe un clone, pas un robot, qui choppe vaguement des sentiments, sans doute un hommage à sa carrière de Terminator.
Le point central reste que ces « répliquants » qui sont si humains justement ne nous renvoi à aucune réflexion sur notre humanité, à part sans doute maladroitement Batista le catcheur. Que la révolte devient si mal amenée, malaisante, sans fond et suite.
Certains trouverons dans ce profond ennui victime du dolorisme chrétien une vague base de réflexion alors que non. Si les répliquant peuvent se reproduire, ils sont comme les humains, donc pas de réflexions, s’ils sont si semblables et nous surpassent, ben ils doivent gérer les mêmes problématiques que nous, donc on s’en fout (pas comme les robots de ghost in shell), etc.
Prenons un exemple la reproduction : Wallace, ce génie de Jared Léto, s’imagine qu’élever pendant dix-huit ans des clones va lui remplir les poches (dans un monde sans ressource) ? Construire des clones qui se reproduisent va ruiner sa boite de reproduction de clones (l’argument vient de l’Odieux Connard qui souligne d’autres incohérences du scénars…), mais pourquoi faire des trucs qui sont semblables à nous.
Du coup, il n’existe pas de différence entre les répliquant et nous, encore une fois, alors que dans le premier, ils étaient privés de vie à long terme (quatre ans d’existence) et ils vivaient loin (dans des planètes)… Ils découvraient les sentiments innés et la contemplation (d’où la lenteur du premier aussi), alors que là, ils vivent longtemps, parmi nous, et ils ont des souvenirs donc pareil.
S’ils sont pareils, ils n’apportent rien à la réflexion.
Autant faire un film avec des vrais gens, qui errent dans des décors vides dans une lumière jaune pour faire classe.
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Créée
le 2 janv. 2018
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18 commentaires
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