A l'annonce de la présence de Denis Villeneuve à la réalisation de Blade Runner 2(049), tout le monde a repris espoir... Tout le monde sauf moi évidemment...
Pour que les choses soient claires dès le début de cette critique, sachez que je n'apprécie que peu le travail de Denis Villeneuve, qui est pour moi l'un des (voire le) réalisateurs les plus surestimés de ces dernières années (accompagné sur le podium par Christopher Nolan notamment). Et ce n'est malheureusement pas Blade Runner 2049 qui me fera changer d'avis...


Pour commencer, le film souffre d'un sérieux problème de longueur. Blade Runner premier du nom prenait lui aussi son temps et le fait qu'un film prenne la peine de respirer n'est pas un problème en soi, bien au contraire. C'était même l'une des forces du premier film. Seulement, ce dernier pouvait s'appuyer sur une ambiance forte, une esthétique puissante, une atmosphère lourde et une musique envoûtante propice à la contemplation.


Rien de tout cela ici. Blade Runner 2049 semble être une coquille vide, sans âme.


Le film de Denis Villeneuve prend le contre-pied esthétique de l'oeuvre de Ridley Scott et répond aux dominantes sombres et bleutées de celle-ci par une image plus claire et lumineuse, d'orange et de blanc, qui perd de sa puissance du fait d'un trop grand manque d'homogénéité (on a l'impression qu'il n'y a pas une mais trois esthétiques dans le film). Celle-ci frise parfois le mauvais goût (les statues...).


Alors que le film de Ridley Scott regorgeait de scènes mémorables (l'ouverture, le discours de Roy Batty, incarné par Rutger Hauer, etc.), rien ne marque dans celui de Denis Villeneuve.


La bande-originale, onirique dans le premier film, est ici extrêmement pesante et encore une fois, ne laisse aucun souvenir une fois la séance terminée (sauf peut-être les habituels "POOOOOOM" de Hans Zimmer... qu'on aimerait bien oublier justement...).


Pour ce qui est des acteurs, le film nous offre un Jared Leto aussi caricatural que son personnage est inutile, Harrison Ford incarnant à la perfection... Harrison Ford... et une Ana de Armas au charisme aussi impressionnant que celui d'une huître sur son rocher...


Le fan service détestable est au mieux inutile,


(Retour du personnage de Gaff)


, au pire, une infecte madeleine de Proust


(Retour de Rachael telle que dans le premier film).


Le film aborde par ailleurs des questions qui ont déjà bien mieux été traitées dans d'autres œuvres (voir par exemple Her pour la question de la possibilité d'aimer ou d'être aimé par une intelligence artificielle).


Enfin, le scénario est cousu de fil blanc et manque cruellement d'originalité...


Conclusion? "I've seen things you people wouldn't believe"... but Blade Runner 2049 isn't one of them.

Créée

le 5 oct. 2017

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