Blade Ruinneur
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A la fin de « Blade Runner 2049 » j’ai été pris d’un sentiment étrange, celui d’avoir assisté à un grand film et pourtant en sortir quelque peu frustré, pas pleinement satisfait.
Et pour cause, « Blade Runner 2049 » est un grand film sur la forme, esthétiquement parfait, avec des décors époustouflants, aussi grandioses qu’angoissants, une réalisation au poil, des musiques nous plongeant dans l’ambiance et un rythme lent. « Blade Runner 2049 » incite à la contemplation à se laisser bercer par ce cauchemar envoûtant. Denis Villeneuve parvient à créer une ambiance oppressante, étouffante à mi-chemin entre Syndicate (celui de 1993) et Fallout (pour les joueurs).
Mais si « Blade Runner 2049 » est irréprochable sur la forme, le fond sans être mauvais (loin de là) est assez frustrant. Villeneuve ne va pas au fond de son propos, là où « Seven Sisters » nous plaçait face à une vraie réflexion sur les choix moraux de sociétés, « Blade Runner 2049 » ne fait que survoler les questions d’éthiques qu’il soulève. Idem pour le scénario, il soulève des questions mais n’y répond pas toujours totalement, laissant le spectateur parfois sur sa faim.
Pire Villeneuve se permet des facilités et des raccourcis franchement malvenus, car si dans l’ensemble le rythme lent évite les longueurs, il y en a quand même quelques-unes
(le retour à l’orphelinat par exemple)
qui auraient pu disparaître au profit d’une densification du scénario, notamment dans le développement de transitions trop souvent absentes, ainsi, surtout dans la 2ème moitié du film, Villeneuve nous trimbale d’une scène à une autre sans vrai liant, un peu facile.
De plus si la réalisation permet de créer une intensité, le scénario, lui n’arrive pas à créer de tension, si bien que si l’on n’entre pas dans l’ambiance (si on ne se laisse pas bercer) on peut trouver le rythme mollasson (n’est pas le maître Segrio Leone qui veut). Il manque également d’enjeu et comme il ne va pas au bout de son propos (le transhumanisme) on a souvent le sentiment du « tout ça pour ça », celui d'avoir assisté à une scène magnifique, mais dont le résultat et les conséquences ne sont pas à la hauteur.
Au final si le scénario n’est pas mauvais, ses faiblesses contrastent avec une réalisation grandiose. « Blade Runner 2049 » devient alors une magnifique vitrine de SF, un cauchemar prémonitoire dans lequel on laisse notre esprit vagabonder, agréable, mais frustrant tant il y avait matière à faire un très grand film.
Créée
le 9 oct. 2017
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