Quand la forme prime sur le fond

Blade Runner 2049 possède la plus belle cinématographie de ces dernières années, dans le style « Design et moderne ». Point.
Plastiquement, c’est juste magique. Les décors ( intérieurs et extérieurs ) sont somptueux et inspirés, la photographie est complétement démente, les effets spéciaux magnifiques, la réalisation et les cadres sont parfaits et le sound design est exquis. Un délire orgiaque d’esthète.
Est-ce suffisant pour faire un bon film ? Franchement, face à tous les autres blockbuster, j’ai envie de dire oui. Clairement, oui. Mais ce n’est pas tout. Le film arrive assez habilement à jouer de son héritage, sans le plagier ni le trahir et amène de nouvelles questions. En outre, la tonalité presque ( voir carrément ) contemplative est à saluer, dans un putain de blockbuster à 150 millions, c’est tellement rare. Certes, le film est imparfait ( mais l’original aussi, on a tendance à l’oublier ) notamment le personnage de Letho, trop nébuleux pour être crédible. Et parfois, on sent un peu trop que l’équipe à une conscience aigüe de réaliser un bijoux, elle se regarde bosser.
Au final, Blade Runner 2049 est un chef d’œuvre de technique, d’esthétique. Un Chef d’œuvre .Le reste n’est pas à l’avenant, sans être mauvais pour autant. Si le film est lent, jamais je ne me suis ennuyé, hypnotiser par les lumières étranges, les traveling cotonneux, les nappes de musiques lancinantes.
Si le film n’était pas la suite d’un intouchable, les pisses-froids qui le critiquent si vertement seraient probablement nettement plus appréciateurs. Je m’attendais à une déception, j’ai été très, très largement conquis.