Oui Monsieur 2049

J'aurai mis neuf étoiles belles comme le soleil si quelques facilités scénaristiques inhérentes au cinéma hollywoodien ne venait pas, de temps à autres, tacheter cette toile de maître. Malgré cet écueil, Denis Villeneuve et son équipe réussissent le tour de force de donner une suite digne de ce nom au monument SF qu'est Blade Runner.

L'atmosphère, toujours très mélancolique et pessimiste, mélange d'un isolement extrême et d'une désillusion quasi totale, est pratiquement aussi saisissante que celle de son aîné; qui à mon sens comme à celui de beaucoup est une des plus imparables de l'histoire du cinéma. Arriver à la reproduire, qui plus est à l'heure du tout numérique, tiens d'un travail de sape, et d'une grande passion pour l'oeuvre originale. L'immersion est telle que je me demande ce que ça donnerait transposé en jeu vidéo (d'ailleurs, lors de la scène de la déchetterie on se croirait dans Fallout 3).

Les plans et les décors sont tout bonnement époustouflants, d'une beauté à tomber par terre.
Ces quelques moments dans les rues, halls d'immeubles, places publiques et autres bazars m'ont donner envie d'arpenter cette L.A. mutante, de voir ces publicités colossales et d'être abasourdi à la vue de ces bâtiments dignes d'un ministère de la pensée.

Ajoutons à cela un super jeu d'acteur (à part Jared Leto qui sans être à côté de la plaque n'est curieusement pas des plus convaincants dans le rôle du magnat transhumaniste, nul doute que Bowie aurait été parfait), une trame somme toute bien ficelée si l'on oblitère ses quelques complaisances, un rythme maîtrisé façon batteur de rock prog - ça fait chaud au coeur qu'une grosse prod sache encore (et puisse) prendre son temps pour poser l'ambiance et dérouler un caneva majestueux - et j'ai envie de dire oui à un troisième épisode ! (mais pas avant 30 autres années svp ahah).

ps : je n'ai regardé que la final cut de Blade Runner, et je serai curieux de voir ce qu'une director's cut de Villeneuve pourrait donner