Blade Ruinneur
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Une suite réussie. En voilà une. Le mot suite paraît même de trop, tant le film réussi à créer et mettre en avant ses propres idées, allant bien au-delà du simple Los Angeles sale et crasseux de Ridley Scott, où les Réplicants sont chassés sans merci.
La première chose que l’on note, c’est le jeu de couleurs. On alterne les phases de bleus sombres, de gris aciers et d’ocres pétants, tout cela à un rythme contemplatif, qui pose et érige la préciosité de la composition de l’image comme un des marqueurs majeurs de ce film.
Contemplatif, parfois un peu trop, tant le film semble avoir peur de l’aura de son prédecesseur et veut montrer que lui aussi, il sait faire ; que lui aussi, il sait poser une esthétique et un ton. Mais l’intrigue et les pérégrinations de ce pauvre « K » nous hâpe dans une spirale d’événements déroulés à l’écran avec la grâce d’un songe et nous permettent de ne pas subir ces presque 3 heures de film.
Accompagnée par la musique de Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch, tantôt humaine et douce, tantôt rugissante de robotique, cette histoire brasse les thématiques chères au premier film, tout en y ajoutant des interrogations sur le souvenir et la mémoire. Le sous-texte est riche et l’expérience tellement réjouissante que l’on se surprend à en redemander ; on veut y retourner et se replonger dans cet état second vers lequel Denis Villeneuve nous entraîne peu à peu, au fil des minutes. On veut retrouver tous ces personnages, et encore plus « K », interprété par Ryan Gosling. Harrison Ford semble presque anecdotique tant le tour de force du film repose sur le personnage entier de « K » ; ses aspirations et ses doutes, si tant est qu’il en est, en tant que réplicant de dernière génération : parfait.
Après tout, il a en effet été créé par le grand génie Wallace, interprété par Jared Leto et dépeint en gros méchant fou du film. Le pauvre se dépaître comme il peut, avec ses lignes de dialogues métaphysiques, vide du sens qu’on a cru leur donner. Il devient rapidement grotesque et ses deux apparitions sont inutiles et dispensables.
Toujours est-il que ces écueils sont vites oubliés et se diluent bien vite au sein d’une narration profonde, portée par des visuels géniaux et des scènes suspendues, qui font que l’on sait que ce film était grand lorsque le générique défile et que les lumières se rallument peu à peu.
Créée
le 14 déc. 2020
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