Une suite inutile

Que dire de cette suite si ce n'est qu'on se demande bien pourquoi elle a vu le jour tant elle n'apporte que très peu de choses par rapport à son prédécesseur, sorti il y a maintenant 17 ans. Si son aîné était novateur à l'époque, cette suite (ou remake?) reprend les ingrédients qui en avaient fait le succès, mais aujourd'hui cela ne fait plus peur, le spectateur est en terrain connu. La mode du found footage au cinéma a vu son apogée avec REC ou encore Cloverfield, des références qu'il est bien difficile de surpasser. Blair Witch est loin d'atteindre ces films mais également le film originel, on assiste plus à une simple pâle copie. Avec une atmosphère mystérieuse à souhait, on naviguait dans l'inconnu avec nos protagonistes dans le premier opus, ce n'est désormais plus le cas. Ici, le spectateur connait les lieux, alors pourquoi perdre son temps et ne pas aller directement à l'essentiel, comme c'est le cas dans les 20 dernières minutes malheureusement trop vite survolées à cause d'une première heure totalement inutile et soporifique. On ressort de ce film, frustré par le dénouement final et par le manque de peur. En effet, difficile de ressentir la moindre angoisse pendant 1h20, malgré des jump scares parfois efficaces. La mise en scène est bancal, la caméra bouge dans tous les sens, cela donne la nausée. Alors bien sûr, cela fait parti du procédé et c'est l'effet recherché mais non ça ne fonctionne pas. Bourré de défauts, cette réalisation d'Adam Wingard, metteur en scène à suivre dans l'univers horrifique, déçoit avec son Blair Witch. Il est loin de maîtriser son sujet et ne semble pas savoir quoi raconter de bien nouveau. Une suite tout à fait oubliable comme bon nombre de films d'horreur filmés en caméra subjective qui tombent très vite dans l'anonymat.