Il est des films qui portent bien leur genre.

Blanca nieves est un drame. Un vrai. Avec de la sueur, du sang et des larmes. Beaucoup de larmes.

Film muet tourné en noir et blanc, il dégage ce charme désuet si particulier à ces premières projections du début du XXème.
L'histoire se passe d'ailleurs dans les années 20 au coeur de la pénisule ibérique. L'arène est le centre de toutes les attentions. Le torero, porté par les encouragements admiratifs et passionnés de la foule, est sur le point d'accomplir un exploit. Il échouera d'un rien, ce petit rien autour duquel le drame d'une vie va se nouer.

Mère morte en couches, père tétraplégique enjôlé par une marâtre pernicieuse, la pauvre Carmen va, suite au décès brutal de sa prévenante grand-mère qui l'a élevée avec amour jusqu'au milieu de son enfance, se retrouver dans l'enfer de brimades incessantes et méchancetés gratuites de la part de sa cruelle et dépravée belle-mère.
Elle trouvera la force de suivre l'étoile de l'enfance, celle de l'émerveillement du quotidien. Elle apportera d'ailleurs la lumière à un être qui est est cher, jusqu'à la disparition sordide de celui-ci. Rien ne sera épargné à la petite Carmen devenue adulte.

Ayant perdu la mémoire suite à un énième évènement tragique, elle croisera la route d'êtres généreux qui l'accueilleront dans leur petite troupe. Celle que l'on croira enfin sortie des vicissitudes d'une vie tourmentée ne pourra échapper, au firmament de la gloire, à un destin frappé du sceau du malheur.

Porté par une musique de caractère, ce film étrange demeurera dramatique jusqu'à la scène ultime qui saisira de tristesse le public envoûté.

En dépit de quelques longueurs, ce film inclassable fait osciller en permanence le spectateur de la triste nostalgie aux moments de pure enchantement. La grâce qui se dégage de certains gestes, certains mouvements, certains regards permet de supporter l'ineffable effroi enduré toute une vie par la malheureuse héroïne.

Mais après tout, les plus beaux films ne sont-ils pas sculptés dans la dramaturgie ?
Apostille
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le 10 mars 2013

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