Rendez-moi Lucie Dolène... sinon c'est du tout bon.

Ok, commençons par dire en toute simplicité que se plaindre que l'héroïne est nunuche et pue la misogynie serait complètement hors-sujet (je vous rassure, j'ai bien compris que la critique de Caramillak était à prendre au troisième degré, allez la lire d'ailleurs, c'est bien fendard) : le film est sorti en 1937. D'ailleurs je la trouve mimi, cette pauvre princesse, qui a dit que c'était mal d'avoir une voix si jolie que les piafs te suivent partout ? Bon, quand même, je dirais simplement ceci : le nouveau doublage, sans Lucie Dolène, dessert le personnage. La nouvelle doubleuse parvient avec brio à la rendre ENCORE PLUS nunuche, et pour certains, c'en sera trop. Ceci fait, ce n'est pas sous la lumière de Blanche-Neige ni de la reine et de leurs rôles en tant que femmes que je vais faire la critique de ce monstre sacré de l'animation, ça n'aurait aucun intérêt et ce serait chiant.

Car oui, c'est l'animation qui est superbe ici. Tout est travaillé à la perfection. Tout a été dessiné, peint, coloré à la main. Alors c'est vrai qu'on voit que ça a vieilli, mais on remarque toujours un incroyable souci du détail. Disney a passé deux ans à peaufiner son projet avec amour, et il n'a pas fait les choses à moitié. Chaque plan est travaillé, bande-son à l'appui (aussi bien pour les chansons que le reste, d'ailleurs), pour servir l'histoire gentillette. L'animation et le dessin, jusqu'au design des personnages (c'est vraiment pas dur de deviner qui est qui parmi les nains, suffit de les regarder), servent à donner le ton des scènes, et ça marche toujours aujourd'hui.

D'ailleurs il y a une scène de Blanche-Neige que j'ai particulièrement aimée en la revisionnant adulte - celle du chasseur, puis la fuite dans la forêt. Si le design des humains peine parfois à convaincre dans ce premier Disney - je ne parle pas des nains bien sûr ; je pense surtout à Blanche-Neige et What's his fa... euh, le Prince - on *voit* le tourment du chasseur quand il prend sa dague et s'apprête à la poignarder, tout son corps est dans l'ombre, ses yeux étincellent. C'est très bien fichu. Et cette scène dans la forêt, entre illusion et réalité, où Blanche-Neige est en pleine panique... je me souviens nettement avoir cherché à la chasser de ma mémoire gamine. Elle est remarquablement bien faite.

Puisqu'on parle d'enfance, est-ce que le dessin animé parvient encore aujourd'hui à enterrer la garce aigrie et à faire ressortir la toute petite gamine de six ans ? Les doigts dans le nez. Blanche-Neige m'a confrontée à de nombreux - pardonnez l'expression dont je peine à trouver l'équivalent français - cuteness overloads. Tous ces putains d'animaux trop chous qui ENVAHISSENT l'écran. Le faon qui fait la vaisselle, les lapins qui reniflent avec leur petit nez rose, cette petite tortue qui croque les marches de l'escalier pour monter... merde ! C'est super mignon, bordel ! Et Simplet, pauvre Simplet, qui m'a déclenché un fou rire en prenant bien soin de fermer la porte à clé pour ranger la clé... à côté de la porte. Sans compter la fameuse scène du bisou sur le crâne. Alors oui, c'est le conte de fées standard, avec un happy end standard, c'est le premier Disney qui définira tous les autres, mais pour peu qu'on laisse un peu son âme d'enfant remonter à la surface, ça fonctionne toujours.

Grincheux qui pleure. Nan mais Grincheux qui pleure, quoi !

Et la sorcière, tudieu, est-il nécessaire de parler de la sorcière, son design incroyable, ses yeux globuleux et pétillants de méchanceté quand la petite princesse croque enfin la pomme ? Sans compter son destin final, hors écran, simplement signalé par le regard glacial des vautours...

Non, vraiment, vous avez le droit de ne pas/plus aimer Blanche-Neige, moi il garde mon cœur. Et aujourd'hui encore, il reste une merveille visuelle. Je peux dire tout ce que je veux, je ne pourrai pas lui rendre justice.
Karrie
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Créée

le 18 nov. 2012

Modifiée

le 20 nov. 2012

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Karrie

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