Un film enchanteur qui n'a (presque) pas pris une ride

Premier classique d'une longue série à qui les studios Disney ont donné naissance (alors qu'à l'époque, l'idée d'une long-métrage d'animation était tout bonnement folle), "Blanche-Neige et les sept nains" représente la quintessence du cinéma d'animation. Il suffit de se dire que le film date de 1937 (il est donc âgé de presque 80 ans à l'heure où ces lignes sont écrites) pour constater toute la puissance d'une animation en deux dimensions qui ne vieillit quasiment pas d'un pouce. Certes, certains plans et certains mouvements sont un peu datés mais cela n'empêche toujours pas de ressentir l'émotion suscitée à la vision du film, que l'on soit âgé de 4, 23, 45 ou 72 ans.

C'est donc l'exemple parfait de la technique au service de l'histoire. Une histoire mondialement connue amenée ici à l'essentiel. Tout y est, posant les bases de ce que fera Disney pendant des décennies : de l'humour, de l'émotion, des chansons (ici la chanson qui reste en tête est le fameux "Hé Ho" des nains) mais aussi des frissons. Car si l'on s'amuse des bougonnements de Grincheux et des agissements de l'irrésistible Simplet, Blanche-Neige et les sept nains est également terrifiant. Une virée nocturne dans les bois tourne au cauchemar traumatisant et la transformation de la reine en vieille sorcière fait froid dans le dos. La puissance du hors-champs suggérant les actes les plus affreux (la transformation, les morts des personnages) montre d'ailleurs que Disney n'avait pas peur de divertir à travers des sujets toujours traversés par des moments de noirceur (en témoignent plus tard des scènes marquantes de "Fantasia" ou "Pinocchio"). C'est donc un grand moment d'émotions que ce classique indémodable, toujours aussi sublime et enchanteur malgré le temps qui passe.