Quelque chose de pourri...
Ce polar sera vite oublié. Action, castagne, virilité dégarnie, voilà Jason Statham, barrez-vous si vous tenez à votre profil...
Pourtant, le récit insiste sur le côté noir et assez désespéré du boulot de policier: Problèmes conjugaux, drogue, complicités ambiguës, alcool, manque d'idéal, et ici d'éthique. Brant, le flic joué par Jason Statham, tabasse en toute illégalité les voyous qui passent à proximité, comme ça, pour se défouler, parce qu'il faut bien faire quelque chose de sa testostérone.
Le problème devient plus sérieux quand un tueur en série de flics parvient à se faire libérer très officiellement, parce qu'on manque de preuves pour le condamner. Le thème des médias et de leur indignations ciblées et sélectives joue un assez grand rôle dans cette histoire, et le vilain, pour eux, n'est pas toujours le criminel...
Derrière cette histoire assez sombre se dessine une question d'une actualité croissante: comment mettre hors d'état de nuire quelqu'un contre lequel la loi ne peut rien, et que l'on sait non seulement coupable, mais prêt à récidiver ? Jason Statham apporte sa réponse, et si elle effarouche les bonnes âmes formatées aux Droits du Salaud et du Citoyen, elle a au moins le mérite d'être efficace.
Le décor londonien est assez peu significatif; on prend le contrepied des films-promo qui se complaisent sur les sites célèbres.
Aidan Gillen campe un tueur psychopathe sûr de lui et moqueur, s'appuyant sur les médias en toutes circonstances. Paddy Considine joue un flic homosexuel, qu'on voit mal en équipe avec Jason Statham, et pourtant...